Article publié dans « Communisme-Ouvrier » n°20, numéro spécial 1er Mai :
Des manifestations et des affrontements au mois de janvier en Roumanie qui sont allés jusqu’à renverser le pouvoir en place, des milliers de travailleurs protestant contre le gouvernement à Zagreb et à Split (Croatie) au mois de février, 15000 personnes dans les rues de Podgorica (Monténégro) contre l’austérité le 18 mars, plusieurs milliers de personnes devant les bureaux de gouvernement serbe à Belgrade (Serbie) malgré une forte répression policière le 17 avril, 120 000 personnes battant le pavé à Ljubljana (Slovénie) le 18 avril contre les nouvelles mesures d’austérité, la Grèce où une quantité innombrable de manifestations et d’actions sont constatées chaque jour depuis plusieurs mois…
Une grande victoire pour les mineurs bulgares cette année après une grève générale de deux semaines, les grèves dans l’éducation du mois de mars et celles annoncées pour les semaines à venir dans le reste de la fonction publique en Bosnie et Herzégovine, la grève générale des employés de l’éducation et ensuite de la santé et du social en Serbie alors que la Croatie et la Macédoine sont secouées par des ouvriers mécontents allant, pour certains, jusqu’à la grève de la faim, des services et des entreprises occupés par des travailleurs en Grèce…
De Slovénie, en passant par la Croatie, Bosnie, Monténégro, jusqu’en Serbie, Bulgarie, Albanie et Grèce, les ouvriers se réveillent. Dans cette partie de l’Europe où après les expériences du 20ème siècle, la bourgeoisie a gardé les travailleurs muselés avec les mythes de l’intérêt national, de la démocratie, de l’intégration européenne et du capitalisme comme la fin de l’Histoire, la conscience de classe s’impose, désormais, malgré la forte propagande des médias bourgeois et la répression de l’Etat face à la moindre mobilisation ouvrière.
Cette année, pour certains pays des Balkans, les ouvriers s’apprêtent à marquer officiellement, pour la première fois depuis plus de 20 ans, le 1er mai. A Sarajevo, un rassemblement est prévu dans le centre ville au pied de la « flamme éternelle ». En Croatie, malgré les interdictions, les syndicats lancent un appel unitaire aux ouvriers à un contre-rassemblement, « Le 1er mai appartient aux travailleurs et non aux politiques », devant le bâtiment du gouvernement croate à Zagreb ainsi qu’à Rijeka, et d’autres villes, étant donné que le pouvoir libéral social-démocrate organise un meeting ce jour là, utilisant cette date pour sa propre promotion. Et dans d’autres parties des pays de l’ex-Yougoslavie, selon une vieille tradition ouvrière locale, des pique-niques géants du 1er mai sont organisés, ainsi que des rassemblements devant les usines, les plus importantes.