AFP, 17 janvier 2012 :
Lundi encore, des centaines de manifestants se sont mobilisés à Bucarest pour protester contre le plan d’austérité mis en place par le gouvernement depuis 2010. Un plan d’austérité qui confronte la population à un trop faible niveau de vie selon elle.
Depuis cinq jours, des milliers de Roumains manifestent leur mécontentement dans la rue face à la dégradation de leur niveau de vie et à un pouvoir accusé d’arrogance. Lundi, ils étaient plusieurs centaines à Bucarest tandis que des rassemblements avaient lieu dans d’autres villes (NdR : 10.000 personnes en tout selon la RTBF du 17.01.2012).
L’élément déclencheur
Cette vague de contestation a été provoquée par la démission la semaine dernière, du fondateur du service médical d’urgence, Raed Arafat, après un différend avec le président Basescu sur un projet controversé de réforme de la santé.
Mais alors que ce projet a été retiré du débat public vendredi, à la demande du chef de l’Etat, les participants à ce mouvement ont renoncé à leurs slogans de soutien à Raed Arafat, pour appeler le président et le gouvernement à démissionner. « On est venus aujourd’hui pour montrer qu’il y a un ras-le-bol et que le traitement de gens compétents comme Raed Arafat nous a choqués », a scandé une manifestante.
« Le président s’est opposé à une personne qui bénéficie d’une cote de confiance très importante dans la population roumaine et cela a été un déclencheur, un coagulateur du mécontentement général qui existe à tous les niveaux de la population », explique le sociologue Mircea Kivu.
Les raisons du mécontentement
Par le biais de ces manifestations, les Roumains protestent contre la baisse du niveau de vie avec les coupes de 25% dans les salaires du secteur public en 2010 et la faiblesse des pensions vieillesse. Une retraitée ayant travaillé 37 ans, confie recevoir 160 euros par mois. Dans un des pays les plus pauvres d’Europe, le salaire moyen net est de 350 euros.
Confrontée à une forte récession de son économie en 2009, le gouvernement de centre-droit avait décidé de ces coupes, les plus dures de l’Union européenne, en échange d’un prêt de sauvetage du Fonds monétaire international et de l’UE.
Au banc des accusés: la classe politique et en premier lieu le gouvernement et le président Basescu. Mais les contestataires se sont aussi montrés critiques vis-à-vis de l’opposition socio-démocrate (PSD) et libérale (PNL).
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