Les Echos | Le 14/08/2015
Après 800 kilomètres à pied, un cortège d’Equatoriens d’origine indienne, parti d’Amazonie, a rallié la capitale, Quito, mercredi. Jeudi, ils allaient se joindre à des syndicats de travailleurs, des retraités, des médecins et des avocats lors d’une grève générale, rapporte le PanAm Post, un quotidien en ligne basé à Miami et traitant l’actualité des Amériques. C’est la protestation de la plus grande ampleur à laquelle le président, Rafael Correa va devoir faire face. Ce sera « un échec patent », a-t-il prophétisé, tout en dénonçant des « tentatives de déstabilisation » et la préparation d’un coup d’Etat contre lui.
Mais cette opposition composite n’a pas l’intention de prendre le pouvoir : elle dénonce seulement une multitude de dysfonctionnements et réclame le retrait de propositions d’amendement de la Constitution. Chacun y va de sa réclamation, énumère le PanAm Post : les avocats déplorent « des pouvoirs législatif et judiciaire […] sous le contrôle absolu de l’exécutif », les retraités dénoncent les coupes dans leurs retraites et les Equatoriens d’origine indienne refusent de nouvelles lois affaiblissant leurs capacités de gestion de l’eau et de leur terre. Ce ras-le-bol intervient alors que les droits fondamentaux des citoyens sont régulièrement bafoués. Depuis 2007, Rafael Correa réprime la société civile : les médias sont censurés et les manifestants traités avec brutalité. Et il compte rester aux commandes : en octobre dernier, la Cour constitutionnelle a autorisé l’amendement de 16 articles, notamment pour que le président puisse assumer un nombre illimité de mandats. Aujourd’hui, c’est cette disposition (ainsi que des hausses d’impôts) qui fédère la société équatorienne contre Rafael Correa.
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