1er Mai 2012 : De Los Angeles à Téhéran, la lutte d’une même classe sociale

Article publié dans « Communisme-Ouvrier » n°20, spécial 1 Mai :

Cette année, c’est en particulier vers les Etats-Unis, pays d’origine du 1er Mai, que se tournent les regards pour cette journée internationale de lutte. En effet, les mouvements Occupy de Los Angeles et de Long Beach ont lancé un appel à la grève générale pour le 1er Mai 2012 (ce n’est pas un jour férié aux Etats-Unis), appel repris par des collectifs similaires de New York à San Francisco. Certes, il n’y aura probablement pas de réelle grève générale, mais le fait est que des manifestations anti-capitalistes importantes sont prévues un peu partout pour « les droits des travailleurs et des immigrés », et que des sections syndicales locales appellent à ces manifestations. Vu la proximité géographique et linguistique, ce sont des manifestations et des mobilisations similaires qui se préparent dans les principales villes du Canada anglophone.

Cet appel résonne jusqu’au Moyen-Orient. Ainsi en Israël des manifestations sont prévues non seulement à Nazareth et à Tel Aviv, mais aussi à Jérusalem, à Haïfa et même dans des villes plus petites comme Beer Sheva. Dans son appel, la Coalition pour le 1er Mai note : « L’été 2011 a unifié de larges publics de différentes strates de la classe ouvrière, tant au centre qu’à la périphérie du pays (…)Dans les villes et bourgs juifs et arabes, les campements de protestation ont poussé et se sont multipliés, et il y a eu une grande montée des grèves et des luttes des travailleurs pour leurs droits et pour la défense de la classe ouvrière organisée. (…) Malgré les protestations de l’été 2011, les loyers ont continué d’augmenter. Des patrons agressifs, soutenus par le gouvernement, cherchent à briser les courageux comités de travailleurs. C’est ce qui s’est passé dans la Chimie Haïfa, aux Chemins de Fer Israéliens, et lors de la lutte des journalistes. Face à tout ça, l’opposition populaire monte et un mouvement d’organisations, de comités, de coopératives et de luttes décidées se développe. Quelque chose est en train de changer dans les racines mêmes de la société israélienne. Pour le 1er Mai, nous , femmes et hommes, Juifs et Arabes, étudiants et lycéens, salariés et travailleurs précaires, syndiqués et non-syndiqués, travailleurs immigrés et leurs enfants, membres de coopératives, réfugiés, chômeurs et retraités, marcheront ensemble pour célébrer la journée de la solidarité internationale de la classe ouvrière. Nous manifesterons ensemble pour notre tâche commune : une société sans exploitation, la justice sociale, une véritable hausse des salaires indexée sur la hausse des prix, contre le racisme et toutes formes de discriminations, pour l’égalité sociale, civile, nationale et sexuelle, pour l’organisation de la classe ouvrière, des emplois stables, pour l’ouverture du marché du travail aux femmes arabes et aux autres groupes marginalisés, pour l’unité de la classe, contre les guerres et pour la paix. »

Nos camarades du Parti Communiste-Ouvrier de Gauche d’Irak décrivent dans leur déclaration la situation du capitalisme mondial : « Le chômage a atteint ses taux les plus hauts en Europe, des politiques économiques d’austérité sont appliquées, toutes les conquêtes ouvrières sont attaquées, on coupe dans les budgets pour les personnes qui en ont le plus besoin comme les anciens et les malades, les travailleurs et les retraités, dans la majorité des pays capitalistes les plus développés, alors que dans ce qui est appelé tiers-monde, des milliards de personnes vivent dans la faim, la misère, la privation de nourriture saine, d’eau potable, de service de santé, d’éducation, d’électricité, de logements décents, et autres besoins vitaux les plus basiques, tout en travaillant de longues heures, prenant des risques permanents pour leur santé à cause des dangereuses conditions de travail et l’absence de législation protectrice et la négation des droits syndicaux. » Mais face à cette situation, le constat des camarades est qu’en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, « La lutte révolutionnaire des masses dans le monde arabe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, continue. Les places de la libération à Tunis, au Caire, à Damas, Alep, Da’ra, Sanaa, Eden et Manama sont chaque jour un lieu de confrontation entre ceux qui n’ont rien et les forces répressives, qu’elles soient monarchistes ou républicaines. Le renversement de dictatures est le début de la révolution et a donné confiance au coeur des masses dans leur capacité à imposer un changement à la bourgeoisie ». Dans ce contexte, la conclusion de la déclaration de nos camarades d’Irak est d’appeler « la population en Irak, au Kurdistan, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, à témoigner de leur solidarité et de leur unité avec les masses du monde entier, avec les travailleurs en lutte et le mouvement des 99%, et à mener la révolution jusqu’à la destruction du système capitaliste, un système d’exploitation, d’inégalité et de négation de la dignité humaine, et de construire à sa place une société humaine qui offrira à chacun la liberté, l’égalité et le bien-être. »

Saluant les appels et revendications pour le 1er Mai aux Etats-Unis, nos camarades du Parti Communiste-Ouvrier d’Iran déclarent : « En fait, c’est l’appel de la Commune de Paris de 1871 et des travailleurs “à l’assaut du ciel” qui se reflète aujourd’hui dans les rues de New York, Oakland et Long Beach. Le même appel qui fut crié par toutes les Neda dans le soulèvement révolutionnaire de 2009 en Iran, par Bouazizi en Tunisie, et de façon encore plus claire par les immenses rassemblements Place Al-Tahrir en Egypte. (…). La classe ouvrière en Iran a mené ces dernières années de nombreuses grèves et protestations contre la misère et l’austérité, et aujourd’hui, dans la situation critique en Iran, elle doit avancer comme force politique dirigeante dans la lutte de la population pour renverser la République Islamique. Le Parti Communiste-Ouvrier d’Iran appelle tous les ouvriers, les enseignants, les infirmières, toutes les femmes et tous les hommes à travers l’Iran et les Iraniens qui vivent à l’étranger à soutenir l’appel à une grève générale mondiale le 1er Mai 2012. Ce jour, en Iran, tout le monde doit se lever contre le pouvoir des 1%, contre les ayatollahs milliardaires et l’ensemble du système islamique. Ce jour, nous devons serrer les rangs sous la bannière libératrice du 1er Mai et se préparer à la prise du pouvoir par les 99%, pour mettre fin à la pauvreté, aux menaces de guerre et à l’insécurité qui démolissent la vie des gens, pour l’instauration de la liberté, de l’égalité et du socialisme. »

De Los Angeles à Téhéran, en passant par Bagdad et Tel Aviv, comme dans toutes les villes du monde, en ce 1er Mai 2012 « des millions de gens à travers le monde marcheront, dans des dizaines de différentes langues, mais partageront la même revendication, la défense des intérêts de la classe ouvrière . »

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