Article publié dans « Communisme-Ouvrier n°50« , bulletin de l’Initiative Communiste-Ouvrière :
Depuis plus d’un an maintenant, un réseau de Survivantes de la prostitution est en train de s’auto-organiser en France. Il s’agit pour des prostituées et ex-prostituées de s’entraider pour en sortir. Il s’agit d’un moment important dans le débat sur la prostitution, en tant qu’enfin, des femmes concernées directement par ce problème osent se rassembler et s’exprimer pour demander l’abolition du système prostitueur. Le mouvement s’est fait connaître publiquement à partir de l’automne avec la marche pour l’abolition organisée sur 800 km par l’une de ses porte-parole, Rosen Hicher (1).

Voilà qui devrait couper l’herbe sous le pied des organisations pro-prostitution, qui ne cessent de faire du chantage aux féministes abolitionnistes concernant les fait qu’elles refuseraient d’écouter les premières concernées. D’ailleurs, le Syndicat du Travail sexuel (Strass) ne s’y est pas trompé : voyant d’un mauvais œil cette concurrence sur le terrain de la parole légitime sur la prostitution, il a manifesté contre l’auto-organisation des survivantes en déversant du faux sang devant la salle où se tenait la réunion constitutive du réseau le 8 juin 2013 avec le soutien du Mouvement du Nid aux cris de « Clients pénalisés, putes assassinées ». Un slogan hallucinant, quand on sait que les personnes prostituées ont entre 60 et 120 fois plus de risques d’être battues ou assassinées que le grand public et qu’elles connaissaient un taux de mortalité 40 fois supérieur à la moyenne nationale (2) et que, nonobstant la violence intrinsèque à l’acte consistant à imposer à quelqu’un un rapport sexuel non désiré, les clients sont avec les proxénètes les principaux vecteurs de cette violence extrême (3).
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