Le Monde, 9 juillet 2016 :
C’est la face cachée du tourisme en Espagne. L’envers du « Sol et playa ». Contrats précaires, heures supplémentaires non payées, baisse des salaires, dégradation des conditions de travail, les femmes de chambre des hôtels ont décidé de dire « basta ». Depuis quelques mois, « Las Kellys » comme elles se font appeler (pour « Las que limpian », celles qui nettoient) multiplient les rassemblements aux portes d’établissements hôteliers pour dénoncer « l’exploitation » dont elles se disent victimes.
Tout a commencé en 2014 par des témoignages sur Internet. Sous couvert d’anonymat, plusieurs femmes de chambre dénoncent les contrats abusifs qu’elles acceptent pour ne pas pointer au chômage, dans un pays où 21 % des actifs sont sans emploi. Peu à peu elles se regroupent, parfois masquées pour ne pas risquer d’être licenciées. Aujourd’hui, leur association compte plus de 500 membres.