1er Mai à Genève : Importante mobilisation des employés de Merck Serono

Extraits de la Tribune de Genève, 1 Mai 2012 :

C’est parti pour le défilé du 1er mai version 2012! Suite à l’annonce de la fermeture du site genevois de Merck Serono, le cortège s’est délocalisé dans le quartier de Sécheron, où se trouve le siège du géant pharmaceutique. Mobilisés, les employés de la multinationale ont quitté leurs laboratoires pour gagner la rue sous les couleurs du syndicat UNIA.

Opération d’ores et déjà réussie, le parvis de l’entreprise est pris d’assaut. Avec ses blouses blanches et pancartes revendicatrices, le défilé du 1er mai s’annonce particulièrement chaud dans la cité Calvin. Les employés de Merck Serono vont ensuite gagner la place des 22 Cantons, où les attend les manifestants pour un départ prévu à 15h.

Aux fenêtres du monstre de verre, des employés, collés aux vitres, scrutent le parvis où environ 500 de leurs collègues applaudissent l’allocution d’Alessandro Pelizzari, secrétaire général du syndicat UNIA. A noter que la prise de parole est en français. « Bravo pour votre courage de montrer votre visage et votre volonté de sauver vos emplois », harangue le syndicaliste. Tonnerre d’applaudissements. Le micro est donné aux délégués du personnel. (…)

Le cortège pharma gagne la rue de Lausanne, encouragé par les automobilistes à coups de klaxons. Maxime, père de famille genevois, participe à sa première manifestation « de l’industrie ». Ce manager de tests cliniques voit « avec cette fermeture des conséquences majeures pour la canton. Il ne faut pas rêver: nous parlons d’êtres humains, pas de postes de travail. Comment voulez-vous que je quitte Geneve avec mes enfants? Il y aura beaucoup de chômeurs, contrairement à ce qu’assure Merck Serono. »

« Bénéfices records, employés dehors », les slogans scandés par le syndicaliste Joel Varone font mouche dans le cortège. Et à la moindre baisse d’attention, le futur classique « Merck Serono se Rebif » est entonné, du nom de la molécule qui a fait la fortune de la famille Bertarelli. « Nous connaissons une situation de crise, mais nous avons encore des idées », assène une employée. 14h36, le cortège arrive à la gare Cornavin.

Sifflets, slogans scandés avec cœur, Rémy Pagani tient la forme derrière la banderole Merck, entre deux interviews. 14h45 Ça y est, la jonction entre le cortège Merck et les manifestants des 22 Cantons s’opère. (…)

Les employés de Merck Serono sont accueillis par la fanfare Rousseau 13. Ajoutez à cela les sifflets et les tambours faits maison et vous aurez un aperçu sonore de la Fête du Travail au départ officiel. 14h57 Le cortège s’élance joyeusement sous le soleil rue de la rue de Chantepoulet.

Retour à l’actualité, avec la fermeture du site genevois de Merck Serono. Les percussionnistes du géant allemand battent le pavé dans un rythme endiablé. Patricia, entre deux sessions revendicatrices, nous explique sa présence: « C’est une première pour moi, la manifestation ne fait pas partir de ma culture, mais face à une telle injustice, poursuit la chercheuse, je n’ai pas hésité un seul instant. » La jeune femme reprend le leitmotiv du cortège: « Faire entendre notre voix! Va-t-on sauver nos emplois? Voilà le gros point d’interrogation. Nous n’avons plus le choix, les rumeurs de couloirs font état de 150 personnes reclassées. Nous ne nous faisons pas d’illusions sur le discours rassurant de la direction. » (…)

15h40 : Coup d’éclat des employés de Merck Serono qui bloquent entièrement le pont du Mont-Blanc !

L’action, symbolique, n’aura duré que quelques minutes, mais marque les esprits. « Le pont du Mont-Blanc, c’est le pont des maçons, rappelle Alessandro Pelizzari. Par ce moyen, ils ont obtenu la retraite à 60 ans. Aujourd’hui, ce sont les fameux cols blancs qui bloquent le pont. Nous sommes en train de vivre quelque chose de fort! »

15h50 La circulation reste chaotique aux abords du pont du Mont-Blanc. Les automobilistes, aux premières loges, semblent manifester de l’empathie. Les coups de klaxons relèvent plus des encouragements que de l’énervement. Reste qu’ils ne voient toujours pas le bout de la traversée. Le cortège, plus conséquent que les dernières années aux dires des participants, s’étale sur toute la longueur de l’ouvrage et au-delà.

Petit détour sous l’étendard du Groupement transfrontalier. Pour rappel, le mot d’ordre de la journée est : contre la sous-enchère salariale, les abus patronaux, mais aussi contre la xénophobie. A ce titre, Michel Charrat, son président, appelle à « l’unité de tous les travailleurs, résidents et frontaliers. » Cet ancien des HUG n’hésite pas à parler de « climat délétère, propagé par une minorité, mais qui fait mal. » (…)

La tête du cortège aborde la dernière ligne droite avant les Bastions. Déterminé, Farhat porte haut les couleurs du syndicat UNIA. Cet employé administratif de Merck Serono est « prêt à se battre. On m’a proposé un mois de salaire par année d’ancienneté plus un préavis de deux mois. C’est indécent par rapport aux bénéfices dégagés par la société. »

Prise de la Bastion. Les manifestants affluent dans le parc genevois. Des sourires satisfaits illuminent les visages. La foule compacte est accueillie par une haie d’honneur composée de banderoles aux couleurs de Merck. « Des grillades attendent les employés de Serono », crache le mégaphone. A l’intérieur des Bastions, odeurs de saucisses grillées et musique à tous les stands. La fête devrait durer jusqu’à 23 heures.

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