Un même combat de Belgrade à Tuzla

Créé le 6 février 2014, la page facebook « Podrška narodu Tuzle iz Srbije » (Soutien à la population de Tuzla depuis la Serbie) a déjà obtenu plus d’un millier de mention « j’aime ». Depuis cette page, un appel est lancé à un rassemblement le lundi 10 février à 16 heures au centre de Belgrade pour soutenir les manifestations en Bosnie-Herzégovine.

Bosnie-Herzégovine : "Ne me volez pas mon avenir"

Bosnie-Herzégovine : « Ne me volez pas mon avenir »

Au delà de la solidarité, l’appel met en avant que les habitants de Tuzla et du reste de la Bosnie-Herzégovine mènent un même combat que les habitants de Serbie. L’appel dénonce ainsi les licenciements, les fermetures d’usines, les politiciens corrompus au service de « leurs intérêts personnels ou claniques » et le gouvernement de Serbie qui tente d’imposer une nouvelle loi anti-ouvrière réduisant le droit de grève. Aussi, peut-on lire dans l’appel, « La lutte des travailleurs de Tuzla et leurs revendications sociales, y compris l’annulation de la privatisation et la réduction des revenus des fonctionnaires de l’Etat, est un bel exemple du pouvoir populaire et une force et l’inspiration pour nous tous ! »

L’appel dénonce le « dictateur Valentin Inzko » (diplomate autrichien, Haut Représentant international en Bosnie-Herzégovine depuis 2009) qui a osé « menacer de réprimer les manifestants à l’aide de troupes de l’EUFOR », ce qui « trahit toute l’hypocrisie et de l’arrogance de l’appareil de l’Union européenne, dont l’objectif principal est l’élimination des droits des travailleurs pour la défense des intérêts des multinationales ». Concernant l’intégration européenne, le texte note d’ailleurs « ils nous ont promis la liberté de mouvement et de voyage à travers toute l’Europe, mais ce qu’ils nous ont apporté c’est de transformer en luxe un voyage vers la ville la plus proche ».

Dénonçant également les discours nationalistes paranoïaques qui, « à Banja Luka, Sarajevo et Belgrade » tentent de diviser les manifestants, le texte se termine par un appel à l’unité des ouvriers des Balkans qui vivent les mêmes problèmes et ont un intérêt commun, et le slogan « A bas le capitalisme, les privatisations et les patrons ! Vive la lutte commune des peuples des Balkans ! ».