Grève des enseignants au Congo-Brazzaville

Star du Congo, 16 mars 2013 :

Au Congo, la grève générale des enseignants perdure. Elle paralyse l’ensemble des écoles publiques, voire des écoles privées soumises à ses assauts répétés des élèves du public qui réclament leur solidarité. Ainsi sont à l’arrêt, toutes les écoles de la ville de Brazzaville nord et sud, voire de l’intérieur du pays ou le mouvement s’étend à une vitesse « V ».

La gestion de cette grève échappe aux syndicalistes qui ont depuis longtemps perdu la confiance des enseignants (des travailleurs congolais). Les ténors des centrales syndicales ayant été cooptés par le pouvoir de Brazzaville qui leur verse des prébendes juteux pour inhiber toute velléité de grève sociale. Ils ont cette fois été disqualifiés par une base qui désormais décide de tout en assemblée générale. Or, quand on sait que les travailleurs de l’enseignement ont longtemps été abusés par un pouvoir (on ne peut plus) corrompu et corrupteur, la crise de confiance est dorénavant parfaite.

Il se passe quoi précisément ? Le très respectable Président SASSOU NGUESSO a à l’occasion de sa dernière adresse à la nation a pompeusement et de façon responsable annoncé une série de mesures sociales alléchantes, à savoir :

1. Adoption d’une nouvelle grille salariale “particulièrement avantageuse“ (le président dixit) pour l’ensemble travailleurs congolais ;

2. Relèvement du SMIC à hauteur de 70 000 francs CFA,

3. Proclamation de l’an 2013 comme étant l’année de l’Education

4. Signature du statut particulier du personnel de santé (un des deux services sociaux des cadres de la fonction publiques congolaise), avec relèvement du point d’indice à 300 (le point d’indice général étant de 200), le tout avec effet financier à la fin du mois qui a suivi cette déclaration.

Remarquez qu’il a royalement oublié que c’est l’année de l’éducation et de ses travailleurs ? c’est ce manque de cohérence d’idées et d’actions qui est déclencheur de trouble sociaux et ce n’est pas drôle du tout.

La situation ainsi créer est telle qu’un agent moyen des cadres des services sociaux (santé) est beaucoup mieux rémunéré qu’un agent de la catégorie I, échelle, 1, (plafond des catégories de l’ancienne grille salariale) payé suivant le point d’indice 200.

A ce niveau de responsabilité, on ne peut se permettre de créer une telle discrimination par inadvertance sans se soucier de la réaction fulgurante (même au prix de leur vie comme en Tunisie) des laissés pour compte, quand bien même l’on se sent fort d’avoir conforté son système répressif.

Aujourd’hui, les enseignants réclament la réparation d’une injustice sociale flagrante par :

– le relèvement du point d’indice à 300 pour l’ensemble des cadres des services sociaux (enseignement, santé et affaires sociales, journalisme) ;
– le paiement des rappels de fonctionnement aux ex-appelés volontaires qui ont servi durant avant d’être recrutés dans la fonction publique ;
– la signature du statut particulier des enseignants codifiant l’ensemble des avantages sociaux dus à leur corporation, lequel statut particulier constitue une des conditionnalités pour l’accession au cadre « Hors classe ».

Tout cela est du domaine du possible quand on se souvient de la dernière flagornerie du très puissant ministre des finances «Le Sieur ODONGO très fâché » qui s’est extasié en ces termes en direct sur les médias : ” le Congo dispose de moyens financiers importants”. Dis par l’un des principaux gérants de la manne pétrolière et du bois congolais, on n’a plus besoin qu’on nous fasse un dessin.

La grève des enseignats perdure, le pouvoir brille par l’indifférence.

Une réponse à “Grève des enseignants au Congo-Brazzaville

  1. le pays risque de plonger dans le chaos le foutu gouvernement n’arrive pas a prendre des décisions responsables ils s’enfoutent parceque leurs enfants disposent de leurs cours en occident

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