Jusqu’à 500 chômeurs par conseiller. Le chiffre, impressionnant, est dénoncé par la dizaine de conseillers de l’agence Pôle emploi de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui se sont mis en grève vendredi 1er mars. Ils ont distribué des tracts aux chômeurs toute la matinée pour expliquer leur mouvement qui vise à obtenir plus de moyens dans cette agence.

Avec 10 000 demandeurs d’emploi inscrits, et seulement une vingtaine de conseillers pour les suivre, la mission de l’agence de Saint-Denis relève de l’impossible. « Avec 415 chômeurs à suivre, je n’arrive même pas à caler les rendez-vous pourtant obligatoires du 4e et du 9e mois », explique Joséphine (dont le prénom a été modifié), qui recourt du coup aux réunions collectives pour les recevoir. Dans l’agence, le suivi différencié des chômeurs, la dernière réforme pensée pour régler les difficultés de Pôle emploi, est pourtant déjà en place. Censé permettre de suivre davantage les chômeurs qui en ont le plus besoin, il a été déployé début février.
DES CHOMEURS « INCASABLES » SE RETROUVENT DÉLAISSÉS
Le but est d’orienter les chômeurs les plus en difficulté vers des conseillers au « portefeuille » allégé. Mais face au manque de moyens, le suivi différencié frôle l’absurde à Saint-Denis. « Je suis chargée du suivi des chômeurs normalement les plus proches de l’emploi, nécessitant en principe moins de suivi. J’en ai 486 dans mon porte-feuille. Mais plus d’une centaine ne sont en fait pas du tout proches de l’emploi et sont au contraire totalement incasables, la direction nous a juste demandé de les prendre pour qu’on n’ait pas à les recevoir en entretien », témoigne Sandra (au prénom également modifié).
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