Grève à Gennevilliers, pas de bennes à Paris

Le Parisien, 25 février 2016 :

La grève illimitée a débuté ce jeudi, à 5h30 du matin. Les salariés de la société EPES (Entreprise parisienne d’enlèvement et de services) transportent les bennes qui servent à la collecte des encombrants et des déchets de marchés du sud de la ville de Paris et d’Issy-les-Moulineaux.

«Nous nous occupons des caissons d’encombrants des Halles, Faber, Issy-les-Moulineaux… et des compacteurs des marchés de Bastille, Belleville, Aligre, Crozatier, Réunion, Popincourt et Charonne», détaillent les grévistes, qui n’ont pas déposé les bennes destinées à recueillir les déchets des trois marchés de ce jeudi matin. «Les déchets vont rapidement s’accumuler sur la voie publique et ça va vite poser problème», prédisent les grévistes.

«Nous avons anticipé le mouvement. Et des bennes de substitution ont été installées sur les marchés concernés par les agents du service municipal de la propreté. Ce système restera en place aussi longtemps que nécessaire», corrige t-on à la mairie de Paris.

Des primes menacées

Objet de la grogne des grévistes : la renégociation de leurs contrats de travail par la direction d’EPES, une filiale du groupe Ourry créée en 1997. «Nous n’avons pas d’écrit à ce stade, mais ils veulent modifier nos contrats et supprimer nos avantages acquis, notamment les primes de samedi et de dimanche», explique Mohamed Hadidane, délégué du personnel CGT. Pour lui, ces primes représentent 440 € par mois. «Pour moi, c’est 500 €», note Bruno Magnac, le délégué suppléant. Tous les autres grévistes acquiescent : pas question de lâcher ces primes sans lesquelles le salaire retombe au Smic, ou presque. «La direction et la ville de Paris ont pris leur décision. Il ne faut pas que les salariés soient lésés», renchérit l’un d’entre eux.

Selon les salariés grévistes, l’appel d’offres de la ville de Paris que la société EPES a raflé à la barbe de Sita est tellement moins disant qu’il n’est pas tenable. «On va dans le mur. Tout le monde le sait. Mais la direction laisse pourrir la situation.» Ce marché s’était retrouvé devant les tribunaux en 2008 : la société EPES avait réussi à faire condamner pour «faute» la ville de Paris pour avoir attribué la moitié du contrat à Derichebourg, et à lui verser 1,3 M€ de dommages et intérêts. Contactée, la direction n’a pas donné suite.

Une réponse à “Grève à Gennevilliers, pas de bennes à Paris

Laisser un commentaire