Véolia, Easy Take : Lutte des classes à Avignon

La Provence, 11 mars 2011

Des salariés de Véolia ont retenu un temps leur hiérarchie. Et le ton se durcit entre les grévistes d’Easy Take et la direction

Travailleurs de Véolia en grève

Véolia : 70 salariés réclament notamment des revalorisations salariales

Au sens propre comme au figuré, les grévistes et la direction de l’agence Veolia Pays Provençal ont eu du mal à s’entendre, hier. Alors que les négociations étaient menées dans un bureau à l’étage, une bonne moitié des 70 grévistes (sur 110 salariés répartis entre Avignon et les antennes de Tarascon, des Saintes-Maries-de-la-Mer, de Sault, Morières et Jonquières) avait investi le hall d’entrée du siège de la route de Montfavet pour y jouer du tambour, faire cracher les baffles et péter des pétards. « Une façon de montrer notre détermination » justifiaient les manifestants.

Pourtant, à l’issue du premier jour de grève mercredi soir, la tendance était plutôt à la sortie de crise. Une partie des revendications (hausse de salaire, meilleure évolution des rémunérations, titularisation de deux CDD et nouvelles embauches notamment) semblait en passe d’être satisfaite. « Mais la direction n’a finalement cédé que sur une prime de 80€ qui était due depuis 6 mois aux employés du site de Tarascon expliquait hier soir Cédric Colomb, délégué syndical CGT. Devant un tel mépris, on a décidé d’enfermer les représentants de la direction jusqu’à satisfaction ou intervention de la police. » Finalement, peu avant 20h, les trois dirigeants ont quitté lieux accompagnés de deux policiers et sous les hués d’une trentaine de grévistes. Un peu plus tôt, la Direction de Veolia expliquait via un communiqué avoir « apporté des réponses sur les embauches » et s’être engagée à « accorder des augmentations individuelles à 25 salariés », précisant que « les autres revendications, nationales et régionales, s’inscrivent dans un cadre de discussions organisées avec les partenaires sociaux tant à Paris qu’à Nice. » Mais face au mécontentement persistant des salariés, la Direction Régionale de Veolia « n’ayant plus rien à proposer aux grévistes » a décidé de se « retirer des négociations. » Qui sont donc plus que jamais au pont mort…

Easy Take : 15 chauffeurs en grève depuis 12 jours dénoncent leurs horaires

« Oui, ils auront le treizième mois, ils n’ont qu’à venir chercher leur fiche de paye s’ils en ont le courage », nous confiait la semaine dernière Jean-Marc Sibade, fondateur et directeur du développement d’Easy Take. Hier, les 15 chauffeurs grévistes du transporteur low-cost ont eu du courage… mais toujours pas de treizième mois. C’est l’une de leurs revendications depuis le début de la grève, qui dure maintenant depuis 12 jours. « Nous réclamons, toujours en application de la convention collective, une augmentation de 3% et le retour à une amplitude horaire légale (elle est passée de 7 à 12h dont 3h d’attente et 2 de repos, Ndlr) » explique Jean-Claude Fernandez, délégué du personnel.

Ce dernier, accompagné de ses collègues grévistes (qui représente 25% des chauffeurs), a donc toqué à la porte du siège de l’entreprise hier matin à 9h tapante pour récupérer sa fiche de paye. « Mais le treizième mois n’y figure toujours pas » constataient amèrement les grévistes. Un dialogue (de sourd) assez tendu s’est alors engagé entre la direction et les grévistes, qui s’étaient invités dans les bureaux sans prévenir. « Nous exigeons l’application de la loi » lançait un gréviste. « Vous voulez négocier ? Alors venez aux réunions ! » répondait Michel Olivier, gérant de la société. « On refuse de discuter tant que le nouveau planning n’est pas suspendu… » Finalement, direction et délégués du personnel se sont assis autour de la table à 11h30. Résultat ? Pas grand-chose. « Ils nous ont accordés 40mn de présence en moins, c’est-à-dire échangé un mulet contre un âne ! » désespérait Jean-Claude Fernandez après la réunion. Ils se retrouveront ce matin pour de nouvelles négociations, puis lundi… au tribunal, qui statuera en référé sur le conflit. Sans oublier qu’une plainte a été déposée par un gréviste contre un membre de la direction pour menaces. Ambiance…

2 réponses à “Véolia, Easy Take : Lutte des classes à Avignon

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