Le Monde 16 mars : De quelques dizaines de travailleurs sous-équipés et sacrifiés dépend le sort du Japon, qui est pourtant dotés dans tous les domaines des technologies les plus avancées. Voilà le résultat du capitalisme.
Combien sont-ils ? « Les cinquante de Fukushima », comme les a baptisés la presse anglaise après des déclarations du gouvernement japonais ? Soixante-dix, comme le suppose le Guardian, ou encore cent soixante-dix, comme l’a enfin déclaré Tepco, l’exploitant de cette centrale nucléaire japonaise où la multiplication des accidents depuis le séisme de vendredi 11 mars fait craindre une catastrophe majeure.
Ce qui frappe tout d’abord, c’est la solitude de ces hommes. Ce n’est que mercredi qu’un hélicoptère de l’armée a été mobilisé, sans succès, pour tenter de refroidir un des réacteurs, et qu’il a été envisagé d’utiliser les canons à eau de la police. La plupart des huit cents salariés de la centrale ayant été évacués mardi quand la radioactivité a augmenté, le sort du pays est dépend largement d’un faible nombre d’employés et de sous-traitants, ce que le premier ministre a reproché à l’entreprise, tout en rendant hommage à ces personnels. Les soldats sont de plus en plus nombreux sur le site, selon le New York Times.