Espagne : Les dockers entrent en lutte

WKTL, 25 février 2015 :

La réforme portuaire espagnole, présentée le 23 février à Bruxelles, prévoit de supprimer les sociétés fournissant la main d’oeuvre aux opérateurs de manutention. Un volet qui pourrait provoquer un long conflit social.

Contraint par le Tribunal de Luxembourg de revoir son modèle portuaire, Puertos del Estado a élaboré une proposition de réforme, qui a été présentée le 23 février au matin à Bruxelles par José Llorca, président de cet organisme.

Le contenu du document a été révélé le 19 février par le portail spécialisé de Barcelone NaucherGlobal. Il prévoit la suppression des SAGEP, ces sociétés de gestion de main d’œuvre dont les sociétés de manutention sont obligées d’être actionnaires et auprès desquelles elles doivent recourir de préférence pour leurs besoins en main d’œuvre.

C’est ce dispositif qui avait motivé la décision du Tribunal en date du 11 décembre 2014.

Le sort des salariés encore imprécis

Selon le portail, le texte inclut un calendrier précis : une période transitoire de six mois plus une année de régularisation. Les contrats de travail des salariés seraient supprimés progressivement.

Leur sort reste cependant imprécis : ils seraient employés soit en régime de CDI par les opérateurs des terminaux, qui bénéficieraient d’aides pour stimuler l’embauche ; soit par une nouvelle structure : les centres portuaires d’emploi (CPE) qui fonctionneraient sous le régime des sociétés de travail temporaire ; soit même par des sociétés de travail temporaire.

Un risque de conflit long

Coordinadora, le syndicat majoritaire de la manutention, a qualifié ce texte d » »agression » et a immédiatement lancé une grève du zèle dans plusieurs ports espagnols. Le 20 février, il a décidé de « suspendre » toute action dans l’attente d’une réunion prévue des responsables du syndicat avec la ministre de l’Equipement, Ana Pastor, le 26 février.

Anesco, le syndicat professionnel de la manutention, craint surtout un conflit long et larvé, qui provoquerait un ralentissement de l’activité et l’annulation d’escales. Cette organisation souhaite une solution négociée avec les syndicats. C’est la vision la plus réaliste.

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