Arpajon : Violences policières contre Raymond Gurême

Le 23 septembre 2014 ,à Arpajon les forces de l’ ordre françaises s’ en prennent et battent un ancien résistant tzigane, l’un des derniers survivants d’ une page occultée de l’histoire de la France. Raymond Gurême , 89 ans fut interné à Brétigny-sur-Orge au camp de Linas, là où furent internées les familles de Tsiganes et autres Gens du Voyage, par le régime de Vichy. Il est l’ auteur de « Interdit aux nomades« .

RR

La police lors d’une opération coup de poing armé, s’ est introduite à son domicile et celui de sa famille sans mandat de perquisition. D’autres informations suivront. Nous devons nous mobiliser impérativement. Pour lui , sa famille, ce qu’ il représente, pour faire valoir la justice et que cesse cette discrimination qui devient une véritable persécution.

Notice biographique sur le site du Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah-Amicale d’Auschwitz :

Raymond Gurême est né en 1925 à Meigneux en Seine et Marne. Son père avait un cinéma ambulant et un chapiteau. Lui, il était circassien, acrobate. Ils tournaient en France, un peu en Belgique et en Suisse. Ils étaient des voyageurs, français depuis des générations. Ils ont le statut de forains en 1912.

Raymond Gurême se définit comme voyageur (différent de nomade), roulottier, circassien, descendant de Manouches.

Le 6 avril 1940 les forains n’ont plus le droit de circuler, interdiction signée par Albert Lebrun, président de la IIIe République.

Le 4 octobre 1940, à Petit-Couronne, en Normandie, la gendarmerie arrête tout le monde, les emprisonne à Darnetal dans le camp de rassemblement des nomades, puis les transfère à Sotteville-lès Rouen, et de là, entassés dans des wagons à bestiaux, ils vont jusqu’à Brétigny-sur-Orge. Les gendarmes et les policiers les conduisent dans la soirée à travers bois et champs à Linas-Montlhéry. Ils sont dans le dénuement le plus complet : pas de lait pour les gosses, pas de feu, pas d’électricité, pas d’hygiène. Des bébés sont morts de froid et de faim.

Après diverses évasions, arrestations, prisons et camps jusqu’en Allemagne pour faits de résistance, Raymond Gurême retrouve sa famille en Belgique en 1952. Ils ont été libérés sans rien. De retour à Darnetal, le père n’a rien retrouvé, ni l’argent, les bijoux, les caravanes, le matériel, tout a disparu. Ils n’ont eu aucune aide, aucune compensation.

Il déplore le carnet de circulation (qu’il faut faire tamponner tous les trois mois par la police ou la gendarmerie) auquel les Tsiganes sont encore soumis. En faisant référence à la situation actuelle des Roms, souvent rejetés, Raymond Gurême conclut qu’il faut combattre les préjugés en éduquant les jeunes pour éliminer la discrimination et le racisme.

6 réponses à “Arpajon : Violences policières contre Raymond Gurême

  1. en C’ôte d’Or n’oublions pas non plus le camp de Moloy septembre 1942 décembre 1943

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  2. Merci pour toutes ces informations. La misère est bien tjrs là à nos portes même si on est le pays des droits de l’homme.

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  5. Qu’on laisse ma famille sociale, les pauvres, les petits, tranquille et qu’on les respecte, qu’on les aide au lieu de les faire souffrir. Toute société qui n’évolue pas dans ce sens est une société sans avenir aucun !

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