Libération, 12 janvier 2016 :
Xavier Mathieu, ex-Conti(nental) et figure emblématique du conflit contre la fermeture de l’usine de Clairoix (Oise) annoncée en 2009, revient sur la condamnation de huit salariés de Goodyear à 24 mois de prison, dont neuf ferme pour «séquestration» de deux cadres de l’entreprise en 2014. Le 7 février 2010, le syndicaliste (CGT), aujourd’hui comédien, a lui aussi été condamné à 4 000 euros d’amende pour la dégradation de la sous-préfecture de Compiègne, en marge du conflit social, puis de 1 200 euros, l’année suivante, pour refus de prélèvement d’ADN.
«Ce sont les fermetures d’usine qui sont violentes»
«C’est un scandale pur et simple. C’est écœurant. On a voulu faire un exemple. Mais en matière d’exemplarité, c’est toujours les petits qui trinquent. Jamais les patrons. Ceux qui ferment illégalement les entreprises, comme cela a été le cas pour Continental en 2009. Ceux qui sont responsables d’accidents mortels de salariés par manque de sécurité. Pas plus que les hommes politiques qui piquent dans la caisse. Eux ne font jamais de prison. Les responsables de Conti qui ont fermé illégalement l’usine, sans motifs économiques, ont eu, pour toute condamnation, une amende financière. Au total, ils ont dû débourser quelques dizaines de millions d’euros. Mais qu’est-ce que c’est par rapport aux milliards de bénéfices qu’ils ont empochés ? Ils auraient dû être obligés de payer les salariés mis à la porte jusqu’à ce qu’ils retrouvent un boulot ou qu’ils atteignent l’âge de la retraite. Mais non, ils ont juste versé de quoi les faire vivre un an ou deux.
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