Air France : Myriam El Khomri valide le licenciement d’un délégué CGT

France TV Info, 8 août 2016 :

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a validé le licenciement d’un délégué CGT d’Air France, magasinier à la maintenance, accusé d’avoir participé à l’épisode de la « chemise arrachée », annonce son ministère dans un communiqué, lundi 8 août. L’inspection du Travail avait pris une décision inverse en janvier.

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« A l’issue d’une analyse longue et minutieuse des faits survenus le 5 octobre 2015 en marge du comité central d’entreprise du groupe Air France, et sur la base des éléments portés au dossier, il ressort que la faute reprochée est d’une gravité suffisante pour justifier le licenciement du salarié protégé », précise le communiqué du ministère.

Quatre autres salariés licenciés

« Cette décision est cohérente avec le licenciement des quatre autres salariés impliqués dans le même dossier, qui ne bénéficient d’aucun mandat syndical et dont le cas n’est donc pas soumis à l’autorisation de l’inspection du travail », ajoute le ministère.

Réintégré à son poste après une mise à pied, le délégué CGT est accusé par son employeur d’avoir agressé le DRH de la compagnie, Xavier Broseta, ainsi que deux vigiles le 5 octobre en marge du comité central d’entreprise. Le cadre avait été obligé de fuire la foule en colère, en escaladant une grille, torse nu et la chemise arrachée. « Il est impossible de déterminer avec certitude » si le syndicaliste « bouscule des salariés volontairement, ou s’il est lui-même chahuté », avait estimé l’inspection du Travail.

Le secrétaire général de la CGT a jugé « proprement scandaleux » cette décision « éminemment politique » de Myriam El Khomri. Philippe Martinez y voit une « attitude revancharde » du gouvernement après la bataille menée par le syndicat contre la loi Travail.

2 réponses à “Air France : Myriam El Khomri valide le licenciement d’un délégué CGT

  1. Dernière page du Petit dictionnaire de la fausse monnaie politique d’ O. Besancenot :

    « La gauche, qui a retourné sa veste depuis longtemps, postule maintenant au pressing des chemises patronales.
    Misérable. Question d’époque.
    Au début du siècle dernier, alors que dans les usines nos « anciens » avaient la main plus lourde que les nôtres contre leurs employeurs, la gauche soutenait et assumait cette lutte de classes. Jean Jaurès, devant la Chambre des députés, le 19 juin 1906, s’était ainsi opposé à Georges Clemenceau :
     » Oui, monsieur le ministre, la violence c’est chose grossière, palpable, saisissable chez les ouvriers : un geste de menace, il est vu, il est noté. Un acte de brutalité, il est vu, il est retenu. Une démarche d’intimidation est saisie, constatée, traînée devant les juges. Le propre de l’action ouvrière dans ce conflit, lorsqu’elle s’exagère, lorsqu’elle s’exaspère, c’est de procéder en effet par la brutalité visible et saisissable des actes. Ah, le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses! Quelques hommes se rassemblent à huit clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour d’un tapis vert, ils décident. […] Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »
    Oui, nos vies valent plus que leurs chemises. »

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