La Santé, l’Action Sociale et la protection sociale en péril

Article publié dans « Communisme-Ouvrier n°33« , bulletin de l’Initiative Communiste-Ouvrière :

Le secteur de la Santé et de l’Action Sociale, piloté par les Agences Régionales de Santé, est bien plus soumis à la recherche de la rentabilité et des économies qu’à répondre aux besoins des usagers.

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Le secteur de la Santé et de l’Action Sociale est régi par la loi HPST (hôpital, patients, santé et territoire), dite loi Bachelot, de 2009. On se rappelle, à l’époque, de l’indignation et des déclarations de François Hollande, alors premier secrétaire du PS, contre les dépassements d’honoraires et les franchises médicales, une réelle injustice, que le Parti Socialiste s’était engagé à supprimer.

Pourtant, quatre ans plus tard, il n’y a aucune trace de quelconque changement. Nous ne pouvons que constater les dégâts, faits et en cours, de la loi HPST et des politiques d’austérité dont la continuité est désormais assurée par Hollande et le gouvernement Ayrault.

Aujourd’hui, un tiers des travailleuses et travailleurs renonce aux soins, pour des raisons de coût et de difficultés d’accès aux structures de soins.

De nombreux territoires sont touchés par la fermeture d’établissement et de services hospitaliers et de protection sociale : les fermetures de maternité, de centres de santé, d’IVG et de Sécu. Les déserts médicaux et le manque de moyens pour la prise en charge du handicap et des personnes âgées s’intensifient. Les étrangers, les précaires, les jeunes, les sans-droits et surtout les patients psychiatriques sont abandonnés à leur sort, stigmatisés et subissent l’insuffisance des soins. Les dépassements d’honoraires et les franchises médicales continuent.

Du coté de l’Action Sociale, les budgets se resserrent d’année en année et il manque de moyens humains et financiers pour répondre aux besoins sur le terrain et contrer les dégâts que le capitalisme produit dans la société.

Les travailleuses et travailleurs du secteur subissent cette régression au même titre que les patients et les usagers. Le taux de la mortalité par le suicide dans le secteur parmi les plus élevés.

Pour le personnel, les conditions de travail se dégradent. Avec la fermeture et la restructuration des établissements et les suppressions de postes, la pression et les tensions sont omniprésentes. Comme la CGT Santé/Action Sociale le constate « pour les personnels, l’irrespect devient la règle » : non-respect des statuts avec la multiplication des CDD et autres contrats précaires ; non-respect des plannings, des temps de repos ; non-respect de la santé des travailleurs ; non-respect de travailleurs, eux-mêmes, car l’arbitraire devient la norme de gestion ; les salaires bloqués depuis trois ans. Dans le secteur privé à but non-lucratif, le patronat a déjà dénoncé une des principales conventions collectives (la Convention Collective 51) et menace la seconde, la Convention Collective 66.

Les organisations syndicales alarment même sur le taux de mortalité par le suicide des personnels de la Santé et de l’Action Sociale qui serait bien plus élevé que dans d’autres secteurs d’activité.

A côté de tous les cadeaux faits au patronat, l’Etat investi actuellement dans son arsenal militaire et mène des aventures guerrières au service de capitalistes. Pendant ce temps là, aux réels besoins de la population, au manque des personnels dans nos établissements médicaux, médico-sociaux et sociaux, ce gouvernement, comme tous les autres gouvernements successifs, répond par les politiques d’austérité, par la suppression des postes, par les attaques contre notre protection sociale, nos retraites et de manière générale, contre tous nos droits sociaux.

Dans le secteur de la santé et de l’action sociale comme dans tous les autres secteurs d’activité, il est temps que les travailleurs et les travailleuses fassent exploser leur colère !

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