Le Point, 10 décembre 2012 :
Pendant que des milliers de partisans du président égyptien Mohamed Morsi chassaient mercredi soir ses opposants qui assiégeaient le palais présidentiel, faisant cinq morts, d’autres scènes tout aussi sanglantes se déroulaient près de cette même enceinte.

D’après le quotidien égyptien Al-Masry Al-Youm (proche de l’opposition), les manifestants arrêtés ont été envoyés dans des « salles de torture », en face du palais. Façonnée à la main grâce à des barrières de fer, la « chambre centrale de torture » se trouvait face à la mosquée Omar Ibn Abdel Aziz, sur la rue al-Merghany.
« Ces salles étaient interdites aux journalistes, raconte au Point.fr le journaliste Mohamed el-Garhi. J’ai pu m’y infiltrer, car je connaissais bien un confrère de Misr 25 TV, une chaîne appartenant aux Frères musulmans. » À l’intérieur, des policiers en uniforme, mais aussi des agents en civil, du poste de police de Nozha. Outre les forces de sécurité figurent 15 membres de la confrérie des Frères musulmans, qui répondent aux ordres de 3 individus barbus. « Ce sont eux qui décident qui doit être là ou pas », raconte Mohamed el-Garhi dans son article. Comprenez : leurs ordres surpassent ceux des forces de la sécurité centrale.
Chambres improvisées
D’après le journaliste, il existait plusieurs « chambres » de ce type. « Les chambres étaient improvisées, et il n’était pas évident de déterminer leur nombre », explique Mohamed el-Garhi dans son reportage. « Lorsqu’un individu était arrêté, une chambre était édifiée près du bâtiment. » Une dizaine de manifestants est jetée dans la pièce où se trouve le reporter. Ils viennent d’être arrêtés lors du rassemblement de mercredi réclamant l’abrogation du décret présidentiel du 22 novembre, ainsi que l’annulation du référendum sur la nouvelle Constitution.
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