Article de Lotfi Hidri (Tunisie), 22 janvier 2016 :
Une nouvelle vague de protestations et de manifestations touche la plupart des villes tunisiennes. La population, essentiellement des jeunes sans-emploi, descend dans la rue pour dénoncer les politiques sociales et économiques des gouvernements successifs et réclamer des emplois et la justice sociale. L’étincelle qui a lancé ce mouvement est la mort de Ridha Yahyaoui, un jeune diplômé de l’université, un nouveau Bouaziz, qui est mort d’une décharge électrique lorsqu’il menaçait de se suicider.
Il protestait pour son droit à l’emploi et contre la corruption et le népotisme, son nom étant retiré d’une liste de candidats recrutés suite à la corruption des autorités locales. Cela s’est passé à Kasserine, une ville très pauvre et marginalisée au centre-ouest de la Tunisie où beaucoup de martyrs sont tombés en 2011. Ces énormes sacrifices n’ont rien changé à la situation. Aussi, la population, surtout des jeunes au chômage, est descendue dans la rue pour exprimer sa colère après la mort de Ridha. La police a répondu aux manifestations par la répression, avec des gaz lacrymogènes et en arrêtant des jeunes.