El Watan, 28 novembre 2013 :
La tension est montée, hier, de plusieurs crans dans les villes de Gafsa et Gabès. A l’origine de cette colère, les décisions d’affectation de cinq facultés (trois de médecine, une de pharmacie et une de chirurgie dentaire) dans les régions intérieures (Médenine, Sidi Bouzid, Kasserine, Le Kef et Jendouba). Les citoyens de Gafsa et Gabès ont vu dans cette décision une continuité de la politique de marginalisation à l’égard de leurs villes. Les unions régionales du travail ont appelé à une grève générale régionale pour protester contre ces décisions. A Gafsa, la manifestation organisée, hier, a dérapé et s’est transformée en une marche contre le gouvernement et le parti au pouvoir. Plusieurs centaines de manifestants se sont ainsi attaqués au siège du parti islamiste au pouvoir, Ennahdha. Ils l’ont vidé de son contenu (dossiers et meubles) qu’ils ont incendié dans la rue. Les manifestants se sont également pris au siège du gouvernorat et ont essayé de l’occuper, avant d’en être chassés par les forces de l’ordre qui ont usé de gaz lacrymogènes.
A Gabès, il y avait également grève générale, hier. Après une marche qui a fait le tour de la ville, les citoyens se sont rassemblés près d’un lopin de terre de quatre hectares, octroyé par la municipalité afin d’y construire une faculté de médecine. Il y avait des représentants de l’Union régionale du travail, des partis politiques (opposition et troïka au pouvoir) ainsi que de la société civile. Des milliers de citoyens ont scandé l’hymne national et il a été procédé à la pose de la première pierre de cette faculté de médecine que les Gabésiens ont décidé de s’octroyer. Un geste symbolique soutenu par tout Gabès pour dire l’attachement à cet objectif.