Le Monde, 11 août 2015 :
Il aura fallu une vague de chaleur, plus de 50 degrés dans les rues de Bagdad, pour que soudain la guerre contre l’Etat islamique (EI) passe au second plan et pour que l’Irak refasse de la politique. Depuis le 31 juillet, des manifestations ont lieu dans la capitale, dans le grand port du Sud, Bassora, et dans les villes saintes chiites de Nadjaf et Kerbala. On y dénonce des coupures d’électricité insupportables par cette chaleur, et la corruption au sein de l’Etat, qui en est l’une des causes. Poussé par la rue, le premier ministre, Haïder Al-Abadi a présenté, dimanche 9 août, un ambitieux plan de réforme du fonctionnement de l’Etat. Le Parlement, sous pression, a approuvé, mardi 11 août, les mesures anticorruption présentées par le chef du gouvernement.

Ce plan prévoit la suppression immédiate des trois postes de vice-premiers ministres et de vice-présidents, attribués par convention à un chiite, un sunnite et un Kurde. Ce système de répartition du pouvoir selon des lignes confessionnelles et partisanes est un héritage de l’occupation américaine et un symbole du profond dysfonctionnement de l’Etat irakien. Déjà, le vice-premier ministre Baha Al-Aradji, membre du mouvement chiite Sadr, a présenté sa démission. Une enquête sur des soupçons de corruption a été ouverte à son encontre.
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