Le 29 mars 2012, l’IG Metall (syndicat de la métallurgie allemand) a présenté son étude « Schwarzbuch Leiharbeit« , Le livre noir du travail intérimaire, étude réalisée par le syndicat sur la base d’entretiens avec plus d’un millier de travailleurs intérimaires (le rapport peut être téléchargé en PDF).

Présentant le livre, news.de fait une courte présentation de ce qu’est le travail intérimaire en Allemagne : « Ils (les travailleurs intérimaires sont considérés et traités comme des travailleurs de seconde classe. Les intérimaires ne gagnent que la moitié que ce que touche un travailleur embauché pour le même travail. Leur salaire moyen est de 7,80 euros de l’heure et ils leurs manquent la sécurité des droits ».
En Allemagne, on compte environ un million de salariés soumis au travail intérimaire. Pour comparer, en janvier 2004, on comptait 326.000 intérimaires. En juillet 2008, le nombre d’intérimaires est monté à 823.000 alors que 200.000 travailleurs étaient licenciés dans les mois précédents. Et alors que les politiciens ne cessaient de parler de reprise économique, le chiffre des intérimaires n’a jamais cessé de grimper pour atteindre 910.000 travailleurs intérimaires en juillet 2011. Le « miracle de l’emploi allemand », c’est en fait le remplacement des travailleurs licenciés par des ouvriers intérimaires, sous-payés, sans droits, et sans aucune garantie pour l’avenir. Comme le dit un ouvrier cité dans le « Livre noir« , « Pendant 23 ans j’ai travaillé dans l’entreprise. Lors d’une restructuration, j’ai été licencié avec 140 autres ouvriers. Maintenant j’y travaille à nouveau, mais comme intérimaire« . Ce n’est pas un cas isolé : « D’août 207 à août 2009 j’ai travaillé dans la même entreprise comme fraiseur. Puis est venue la crise économique et je suis resté 10 mois au chômage. Puis j’ai repris le même travail -la même machine, la même équipe, les mêmes heures de travail. Quand j’étais au chômage j’avais 200 euros de plus que ce que je touche maintenant par l’agence d’intérim. Vous ne pouvez pas vous rendre compte comme cela fait mal, lorsque l’on sait combien on a gagné comme salarié dans la même entreprise, et que 18 mois plus tard on fait le même travail pour à peu près la moitié du salaire. »
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