L’express
Des millions d’Indiens manifestent contre des projets de réformes et de privatisations du gouvernement nationaliste hindou, le vendredi 2 septembre 2016 à Bombay. REUTERS/Danish Siddiqui
Ils se sont mis en grève pour montrer leur opposition aux projets de réformes et de privatisations d’entreprises publiques, conduits par le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi.
Ils sont professeurs, infirmiers, ouvriers, mineurs, marchands ambulants, journalistes, ou encore employés de banque. Des millions d’Indiens se sont mis en grève, vendredi, pour protester contre des projets de réformes et de privatisations du gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi.
Ils seraient même près de 150 millions à participer à cette grève nationale de 24 heures, selon les organisations syndicales à l’origine du mouvement.
« Cette grève est dirigée contre le gouvernement central. Cette grève est pour la cause des travailleurs », a déclaré Ramen Pandey, membre de l’opposition et du syndicat national indien affilié au parti du Congrès, qui ambitionne « la plus grande grève de tous les temps ».
Le gouvernement du Bharatiya Janata Party (BJP, « Parti du peuple indien ») du Premier ministre Narendra Modi a été largement élu en 2014 sur la promesse de relancer la croissance, et créer de l’emploi en libéralisant l’économie.
Dans son budget 2016-2017, New Delhi prévoit de lever quelque 560 milliards de roupies, soit environ 7,5 milliards d’euros, grâce à la privatisation ou à la fermeture d’entreprises publiques lourdement déficitaires. Les organisations syndicales craignent des pertes massives d’emplois.
Bâtiments fermés, transports publics désertés
Des magasins, des banques, des écoles et des gares sont fermés, ou désertés, dans plusieurs parties du pays, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les transports publics ne fonctionnent pas dans les Etats du Karnataka et du Kerala, et les télévisions indiennes diffusent des images de voies de chemin de fer occupées par des manifestants dans les Etats du Bengale occidental et de l’Orissa.
Parmi les principaux points de dissension figure également le niveau de la hausse proposée du salaire minimum. Le gouvernement propose de l’augmenter pour les travailleurs non-qualifiés de 6 396 roupies à 9 100 roupies par mois, soit de 85 à 121 euros. Une revalorisation jugée insuffisante par les syndicats qui réclament l’instauration d’un salaire minimum fixé à 18 000 roupies par mois (240 euros), ainsi que la création d’une sécurité sociale universelle. En septembre 2015, des millions de travailleurs s’étaient déjà mis en grève pour contester les réformes économiques du gouvernement de Narendra Modi.