Europe 1, 13 août 2016 :
En un an, une trentaine d’évacuations de campements de migrants ont eu lieu dans le nord de la capitale.
Environ deux cents personnes ont manifesté samedi après-midi à Paris pour soutenir les réfugiés et protester contre les évacuations répétées de campements de migrants dans la capitale. Aux cris de « no police, liberté », les manifestants, partis de la place Stalingrad (19e arrondissement) ont défilé dans le calme jusqu’à la place de la République, où ils devaient faire demi-tour. Les migrants et leurs soutiens, réunis par plusieurs collectifs, dénonçaient notamment les évacuations qui ont lieu quasi quotidiennement depuis fin juillet aux abords de la place Stalingrad, où Afghans et Soudanais tentent d’installer des campements de fortune.
Ces opérations « seront renouvelées si nécessaire », avait expliqué la préfecture début août. Mais cette politique est vivement dénoncée par les collectifs de soutien aux exilés, qui s’étaient déjà rassemblés samedi dernier. Ils déplorent notamment une absence d’offres d’hébergement lors de ces évacuations menées sans la préfecture de région ni la ville de Paris. « On leur dit partez d’ici, mais c’est le seul endroit où ils peuvent aller », a raconté Aude, une bénévole, déplorant une « violence démesurée » lors de ces évacuations.
Hakima ne comprend pas comment une telle situation peut se produire dans le pays : « C’est scandaleux le traitement qu’on réserve aux réfugiés ici. Ce n’est pas digne de la France, qui affirme être un pays de droit ! Elle fait des guerres dans le monde mais refuse que des personnes fuyant ces guerres viennent s’abriter ici », rouspète-t-elle. Derrière elle, les véhicules des éboueurs se mettent déjà en mouvement pour récupérer et jeter toutes les couvertures et affaires des réfugiés. « Monsieur on peut au moins récupérer leurs sacs ? Il y a des documents à l’intérieur très importants pour leurs démarches de régularisation ? », demande cette femme à un agent. Réponse de ce dernier, impassible : « Non madame ! » « Mais vous allez en faire quoi de leurs affaires ? Les jeter ? », renchérit Julian, jeune homme parmi les bénévoles, qui vient tout juste d’arriver pour assister à la scène. « Oui, nous allons peut-être les jeter ! », lui rétorque un élément des forces de l’ordre.
Source : http://www.afrik.com/refugies-a-paris-la-police-multiplie-les-evacuations
J’aimeJ’aime