La Voix du Nord, 1 août 2016 :
Accusée d’avoir délibérément supprimé du ticket de caisse d’une cliente certains de ses articles, une hôtesse de caisse d’Auchan City a été licenciée. Défendue par la CGT, la salariée veut conduire l’affaire devant les Prud’hommes.
L’affaire remonte au samedi 9 juillet. Ce jour-là, Stéphanie*, employée au magasin Auchan City depuis son ouverture en 2011, est en charge des caisses minute. « Une dame est passée en caisse et m’a demandé de soustraire deux paquets de pâtes sur les quatre de ses achats, ce que j’ai fait de mon pupitre », explique la salariée. « À mon insu, alors que je surveillais les opérations depuis mon écran et les six caisses du poste, elle a rajouté un article qui n’a pas été scanné. » Ce qui n’a pas échappé au service de sécurité du magasin qui a stoppé la cliente, lui demandant de s’expliquer et de régler la somme due : 0,85 €.
« J’ai terminé mon service normalement et je n’ai pas été sanctionnée », poursuit Stéphanie. Mais le lundi suivant, quand Stéphanie se présente à son poste « un agent de sécurité m’a directement conduite auprès du chef de service. Celui-ci m’a remis un courrier me stipulant une mise à pied conservatoire de onze jours. » Stéphanie est alors convoquée à un entretien préalable au licenciement le 22 juillet. Convocation à laquelle elle ne répond pas : « J’étais bouleversée et mon médecin m’a mise en arrêt maladie », justifie celle qui apprend, le 28 juillet par courrier, son licenciement pour faute grave.
« Licenciée pour 0,85 € »
Près de deux semaines après les faits, c’est à l’Union locale CGT de Tourcoing que Stéphanie (adhérente) prend la parole. Employée à temps partiel, la maman de trois enfants accuse le coup et veut dénoncer ce qu’elle vit comme une injustice. « Elle a le sentiment d’avoir été licenciée pour 0,85 € », résume Habib Hamdoud (notre photo), délégué syndical du personnel. « S’il fallait dépanner le dimanche, j’y allais. Et je n’ai jamais posé un arrêt en cinq ans et demi », plaide la Tourquennoise de 41 ans.
« La plus grande fortune de ce pays, maître incontesté du patronat local vient de plonger une famille très modeste dans une précarité encore plus grande », commente la CGT. « Nous serons à ses côtés pour contester ce licenciement infâme et pour exiger sa réintégration » sur un autre site du groupe. Le syndicat annonce qu’il assistera Stéphanie dans la rédaction d’un courrier de contestation. « Nous allons également la mettre en relation avec nos avocats. » Car Stéphanie se déclare être prête à entamer un bras de fer avec son ancien employeur. « Je ne laisserai pas tomber », assure-t-elle. « Je suis prête à aller jusqu’aux Prud’hommes »
*prénom d’emprunt
ça me fait penser au film de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, » La loi du marché « , et à cette phrase que l’on entend dans la bande-annonce : » Au niveau des hôtesses, tu sauvegardes pour voir si elles scannent tous les articles, vu qu’il n’y a pas eu beaucoup de départs en préretraite, il essaie de virer du personnel » : https://youtu.be/tEa1J_iqnZk
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