Archives quotidiennes : 08/06/2016

« LIBRE-ÉCHANGE » OU NATIONALISME ? PEUT MIEUX FAIRE !

Article de Pauline Vernon paru dans le n°66 du bulletin Communisme-Ouvrier de juin 2016

Le 14 juin 2013, la Commission européenne a obtenu mandat de la part de tous les États membres pour négocier avec les États-Unis le Transatlantic Free Trade Area (TAFTA). D’autres dénominations désignent ce projet : Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP), Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (PTCI).Cet accord cherche à instaurer un vaste marché de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis, allant au-delà des accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ces négociations se doublent d’un autre accord de libre-échange, en cours de discussion également, entre Union européenne et Canada, l’Accord économique et commercial global (AECG, en anglais CETA).

Les prétextes mis en avant par leurs promoteurs reprennent dans les deux cas une rengaine bien connue : croissance économique et création de centaine de milliers d’emplois des deux côtés de l’Atlantique. Si ça vous rappelle d’autres projets, caractérisés par les régressions sociales et/ou environnementales qu’ils comportent, c’est sans doute un malencontreux hasard.

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FÉMINICIDE, VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : LE PRIVÉ EST MÉDIATIQUE

Article d’Amandine Briffaut paru dans le n°66 du bulletin Communisme-Ouvrier de juin 2016

Définition du féminicide : « meurtre d’une femme,
d’une fille, en raison de son sexe. » (Petit Robert, 2015)

Tous les 2,5 jours, en France, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.

Chaque année, la délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur publie son rapport (1) sur les morts violentes au sein du couple et de la famille. Celui de 2014 indique que 134 femmes et 31 hommes ont été tué-e-s par leur conjoint-e ou ex-conjoint-e. 81 % des victimes sont des femmes. Le rapport donne également des détails sur la situation des enfants victimes (tués, blessés, témoins, orphelins), ainsi que sur les victimes « extérieures » au noyau familial.

À ce jour, un examen attentif de la presse quotidienne régionale (PQR) par quelques militantes féministes (2) , montre que depuis le 1er janvier 2016, 43 femmes sont mortes au sein du couple. 20 des 43 criminels se sont suicidés – échappant ainsi à la justice – ou ont tenté de le faire.

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RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE : LA MENACE DU NATIONALISME

Article de Nicolas Dessaux paru dans le n°66 du bulletin Communisme-Ouvrier de juin 2016

Voici quelques jours, le milliardaire Donald Trump, candidat aux primaires républicaines, a annoncé que, s’il était élu président, les États-Unis se retireraient du protocole de Paris sur le climat. Ce n’est pas une menace anodine, puisque Trump est désormais assuré d’être le candidat officiel du parti républicain lors des élections présidentielles. Cette déclaration est cohérente avec son nationalisme raciste et xénophobe : il s’agit d’affirmer que les États-Unis ne laisseront pas briser leur économie par des considérations climatiques.

C’est aussi une manière de flatter les préjugés de son électorat. Le scepticisme sur le réchauffement climatique est devenu une donnée culturelle majeure au sein de la droite américaine. On ne peut pas réduire cela à l’ignorance ou à la bigoterie : une partie des Américains, pas forcément les plus riches, ne sont pas prêts à changer leur mode de vie au nom de la sauvegarde de la planète et de l’espèce humaine. Citoyens d’un pays qui domine encore pour quelques temps le marché mondial, ils peuvent être tentés par un repli aussi aveugle qu’égoïste. Derrière un habillage évangélique ou pseudo-scientifique, l’idéologie du climato-sceptique est une manière illusoire de défendre leurs intérêts matériels. C’est bien cela que Trump leur promet. Mais surtout, il ménage les intérêts immédiats des capitalistes, magnats du pétrole et du gaz de schiste.

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« IL FAUT EN FINIR AVEC L’ANCIEN RÉGIME DANS L’ENTREPRISE »

Interview de Nicolas Dessaux par Camile Boudjak parue dans le n°66 du bulletin Communisme-Ouvrier de juin 2016

Camille Boudjak : La loi travail propose une mesure pour généraliser les référendums dans les entreprises. Est-ce que ça n’est pas un pas vers la démocratie dans l’entreprise ?

Nicolas Dessaux : Dans les histoires, les bandits sortent des buissons en criant « la bourse ou la vie ?! ». Dans les conditions actuelles, le référendum d’entreprise ressemble à cela. C’est le patron qui pose la question et les salariés qui y répondent. Il est libre d’exercer une chantage : « vous acceptez ma proposition ou bien je ferme la boutique », comme cela s’est déjà vu. Ils pratiquent déjà suffisamment cela dans les négociations avec les syndicats. Il peut également jouer sur la détresse financière des salariés pour faire passer des mesures qui leur sont en réalité défavorables, sur le travail du dimanche ou les heures supplémentaires. La hiérarchie peut exercer des pressions sur certains salariés pour obtenir la majorité. Bref, c’est une arme supplémentaire qu’on offre au patronat pour s’attaquer aux salariés.

Des dispositions légales existent déjà depuis 2010, mais elles sont relativement encadrées puisque la liste des sujets ouverts à référendum est limitée. Cette proposition sur les référendums est en fait complémentaire de ce qu’on appelle l’« inversion de la hiérarchie des normes », c’est-à-dire qu’il s’agit de démanteler le code du travail en lui substituant des accords d’entreprises. Il s’agit une fois de plus d’atomiser le monde du travail, d’isoler les salariés boîte par boîte.

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LOI « TRAVAILLE ! » : ILS VEULENT DISPOSER DE NOS VIES POUR LEURS PROFITS !

Article de Leone Lantana paru dans le n°66 du bulletin Communisme-Ouvrier de juin 2016

Le gouvernement, conforté par la position de certaines centrales syndicales, se défend d’avancées inédites pour intégrer dans la loi les grandes transformations du monde du travail. Entre l’ère numérique et la précarité de l’emploi, la modernité se teinte de passéisme lorsqu’on demande aux travailleur/ses de passer leur vie, leur temps à être exploité-es et toujours exploitables.

Le droit à la déconnexion et le télétravail, défendus comme un droit au repos et une manière de mieux s’investir dans sa vie privée, seraient encadrés par la négociation collective. Un accord ou une charte devrait changer la vie de celles et ceux qui ne comptent plus leurs heures.

Le Code du travail interdit déjà le travail dissimulé, le travail qu’on ne dit pas car on l’effectue le soir ou chez soi. Il pose également des limites à la charge de travail supportée par les salarié-es au forfait, exhortant les employeurs à respecter leur vie privée. Pourquoi ces règles ne sont-elles pas déjà respectées ? Avec la loi El Khomri, tout se passe comme s’il fallait obliger les salariés à limiter leur investissement dans le travail et déresponsabiliser l’employeur en cas de sur-travail. Ce n’est pas comme si les jugements des tribunaux s’étaient multipliés en faveur des salarié-es concluant de fait aux torts des employeurs.

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Poitiers : Menace de grève le jour du bac de philo

Centre Presse, 8 juin 2016 :

Un préavis de grève a été déposé pour le 15 juin, jour de l’épreuve de philosophie, à Poitiers. Les syndicats exigent le retrait de la loi Travail.

Après les blocages de raffineries, les coupures de courants, les occupations de postes d’aiguillage et les barrages routiers, les syndicats ont imaginé une nouvelle forme d’action pour exiger le retrait du projet de loi Travail: le chantage au baccalauréat. À Poitiers, les personnels d’enseignement du lycée Louis-Armand et Auguste-Perret ont déposé un préavis de grève pour le mercredi 15 juin, jour de la première épreuve écrite du baccalauréat, celle de philosophie. La décision a été prise lors de l’assemblée générale qui s’est tenue jeudi dernier.

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Manifestations, jeudi, en Normandie, contre la loi travail

Normandie Actu, 8 juin 2016 :

Trois mois après les premières manifestations, la mobilisation contre la loi Travail ne faiblit pas. Jeudi 9 juin 2016, des rassemblements sont (encore) organisés en Normandie.

L’intersyndicale et les opposants à la loi Travail veulent organiser des actions régulières en Normandie d’ici la neuvième journée de mobilisation nationale contre la loi Travail, où est prévue une « puissante manifestation à Paris », le mardi 14 juin 2016, pour coïncider avec le début des débats sur le texte controversé au Sénat.

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Nouveau blocage des principaux sites de traitement des déchets en IDF et à Fos-sur-Mer

La Montagne, 8 juin 2016 :

Deux des principaux sites de traitement des déchets de la région parisienne étaient à nouveau bloqués mercredi, de même que l’incinérateur de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) qui traite les ordures ménagères de Marseille, et la collecte des déchets très perturbée à Paris à deux jours de l’Euro, a-t-on appris de sources concordantes.

Au site de traitement d’Ivry-sur-Seine/Paris 13, première usine d’Ile-de-France de traitement des déchets et ordures ménagères, bloquée depuis 10 jours par des éboueurs et agents de la Ville de Paris en grève contre la loi travail, s’ajoute celui de Romainville (Seine-Saint-Denis).

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Brest : blocage du port et manifestations ce jeudi

Ouest France, 8 juin 2016 :

Les manifestants contre la loi Travail bloqueront à nouveau le port de commerce dès 5 h 30 ce jeudi. Avant de nouvelles mobilisations place de la Liberté.

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FO et le collectif brestois contre la loi travail appellent à la mobilisation à 5 h 30 au Port de Commerce, au rond-point des Grèbes au port de commerce, ce qui devrait entraîner de grosses perturbations de circulation jeudi matin à l’entrée de Brest par le sud, notamment sur le pont de l’Iroise.

Ensuite, à 10 h 30 place de la Liberté, la CGT organise un rassemblement pour le pouvoir d’achat des retraités.

QUELLES DEVRONT ÊTRE LES PRIORITÉS POUR LA PROCÉDURE PÉNALE EN RÉALITÉ ?

Article d’Aleksa Gvozen paru dans le n°66 du bulletin Communisme-Ouvrier de juin 2016

Début mars, les députés présents à l’Assemblée nationale ont examiné et voté le projet de loi de « lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement » portant sur une réforme de la procédure pénale. Cette réforme fait surtout suite aux attentats terroristes du mois de novembre et s’inscrit naturellement dans la continuité de toute une série de mesures « anti-terroristes » prises depuis janvier 2015 et surtout novembre 2015.

Sa cohérence, et même son efficacité future, ne pourrait donc être qu’à l’image de l’urgence avec laquelle elle a été conçue, proposée et votée et de la démagogie dans la recherche de profiter politiquement de la situation qui l’a inspirée de fond en comble. La volonté de renforcer l’État sécuritaire véhiculé par Valls déjà à l’époque où il était ministre de l’intérieur n’est sans doute pas en reste non plus.

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