Tract de l’Initiative Communiste-Ouvrière pour le 1er Mai 2016 :
Ce 1er Mai, journée internationale de lutte des travailleuses et des travailleurs, est marqué cette année par la lutte contre la loi El Khomri. Gouvernement et patronat veulent nous imposer une nouvelle loi anti-ouvrière, détruire nos dernières garanties collectives, augmenter la durée du travail… Cela fait des années que nos salaires sont gelés, ils ont osé accorder une hausse de 80 centimes sur le minimum vieillesse et prévoient de s’attaquer encore à l’indemnisation du chômage. De leur côté, les riches capitalistes n’ont jamais empoché autant de profits : doublement des revenus du PDG de PSA qui atteignent 14.500 euros par jours, samedis et dimanches compris, + 65% d’augmentation pour le PDG d’Air France, et de façon générale +4% d’augmentation pour les patrons du CAC 40 en 2015 pour un revenu moyen de 2,34 millions d’euros !
Voilà bien toute l’ignominie de ce système capitaliste, de cette société qui marche sur la tête. Des riches toujours plus riches alors que pour nous, travailleuses et travailleurs, nous qui produisons toutes les richesses, c’est la galère, le chômage, les licenciements et la dégradation de nos conditions de travail. On crève déjà des pressions et des cadences dans les ateliers, les services et les chantiers, et patronat et gouvernement veulent nous faire bosser plus, nous imposent de partir en retraite toujours plus tard… alors que des millions de jeunes et de moins jeunes crèvent du chômage devant les agences Pôle Emploi. Ce monde capitaliste est un monde qui marche sur la tête !
Le scandale des Panama Papers a montré que les grands bourgeois du monde entier savaient, même lorsqu’ils tentent de nous saouler de fumée nationaliste, s’unir dans une grande alliance pour protéger leurs coffres-forts. Des politiciens du FN, de Les Républicains et du PS, des riches bourgeois palestiniens et israéliens, des actionnaires de Cochonou et la famille royale d’Arabie Saoudite, des hauts fonctionnaires des deux Corée, des proches de Poutine et le président ukrainien, des ministres de l’intérieur et des maffieux, bref tout ce que la société capitaliste produit comme privilégiés friqués, ont, tous, par delà leurs divergences politiques, leurs hymnes nationaux et leurs confessions religieuses, placé leur pognon dans les banques du Panama par des sociétés off-shore.
Et toutes ces richesses, elles ne tombent pas du ciel. C’est nous les travailleuses et les travailleurs qui les produisons. Des chaînes de montage de Bursa en Turquie à celles de Mulhouse et de Sochaux, des ateliers textiles de Dacca à ceux de Rabat, des champs pétroliers du Koweït aux mines d’Afrique du Sud et du Niger, des ateliers de Shenzhen aux docks de Sydney, des fast-food de New York aux hôtels de luxe de Paris, partout nous subissons l’exploitation capitaliste, partout nous travaillons pour engraisser une minorité de patrons et d’actionnaires, mais partout aussi nous nous organisons, nous nous mettons en grève et nous nous battons pour une vie meilleure. Et ce 1er Mai, comme tous les ans depuis 1890, nous manifesterons pour nos revendications de New Dehli à Los Angeles, de Pretoria à Oslo, de Téhéran à Bamako.
C’est par cette unité des travailleuses et des travailleurs de tous pays que nous pouvons espérer faire reculer le patronat et même, un jour, nous débarrasser de l’exploitation capitaliste, de la société de classes et de toute forme d’oppression. Tous les discours nationalistes, les appels à « l’unité nationale », les mots d’ordre chauvins ne font que nous diviser. Le chauvinisme, le nationalisme et le racisme ont toujours été des poisons mortels pour le monde du travail, divisant ses rangs alors qu’il est de plus en plus indispensable d’être unis pour faire face aux attaques du patronat et du gouvernement, et cherchant à nous faire croire que nous aurions quelque chose en commun avec ceux qui nous exploitent.
Contre tous les réactionnaires qui veulent nous enfermer dans de fausses identités nationales, ethniques ou religieuses, rappelons plus que jamais en ce 1er Mai, le mot d’ordre qui a fait la force du mouvement ouvrier :
« Prolétaires de tous les pays, unissons-nous ! ».
Tract en PDF : 1mai2016