Les manifestants ne se trouvent plus devant les locaux du Conseil départemental depuis la nuit du mardi 19 au mercredi 20 avril 2016. Ils ont décidé de mener des actions d’information pour sensibiliser le public sur ce sujet.
Actu Côté Toulouse, 19 avril 2016 :
Georges Méric, le président du conseil départemental a reçu, hier, une délégation de l’intersyndicale des travailleurs sociaux, qui dénoncent sa politique de prise en charge des démunis.
«Je demande un peu de respect pour des jeunes qui ont souvent risqué leur vie pour arriver jusqu’ici et qu’on jette à la rue. Moi, je travaille en foyer et je ne fais pas ce boulot pour appliquer cette politique-là»…
Face à quelque 200 manifestants venus pique-niquer, hier, à midi, devant le conseil départemental de la Haute-Garonne, Simon, un travailleur social engagé, tente de sensibiliser ses collègues sur l’une des conséquences du plan sur la protection de l’enfance, voté à l’unanimité par l’assemblée départementale la semaine dernière, dans un climat très tendu. Cette fois, le rassemblement est pacifié, même si les éléments du débat n’ont guère changé. Comme annoncé, les jeunes adultes de plus de 19 ans ne pourront plus bénéficier d’un hébergement systématique, les mineurs isolés, sans place d’accueil, seront mis sur des listes d’attente et les mères seules avec des enfants de moins de 3 ans ne seront plus hébergées à l’hôtel.
«On nous a quand même promis qu’il n’y aurait pas d’expulsion et que l’on se donnait jusqu’à avril 2017 pour leur trouver des solutions», note, un rien dubitatif, Stéphane Borras, représentant l’intersyndicale Sud, CGT et Force ouvrière. La rencontre, quelques minutes plus tôt, avec Georges Méric, le président socialiste du département, n’a pas soldé les grosses différences d’appréciation. «On nous explique que ce n’est pas le conseil départemental qui met ses gens à la rue, mais les passeurs qui les exploitent, s’agace Stéphane Borras. Doit-on voir là un message de la Haute-Garonne pour leur dire d’aller se faire héberger ailleurs» ? Côté département, on rappelle qu’il s’agit d’abord de sauver un dispositif d’aide sociale à l’enfance complètement saturé et intenable financièrement. «Le plan qui sera mis en œuvre début mai, permet la création de 450 places pour renforcer l’organisation actuelle et une centaine d’emplois d’assistants familiaux», détaille un communiqué. En assurant que «les inquiétudes exprimées par les personnels, seront prises en compte et que cela permettra d’assurer plus efficacement le service auprès des publics concernés». Sans convaincre. Hier, les débats menés tout au long de la journée penchaient plutôt pour l’installation d’un camp de tentes sous les fenêtres de l’institution…
Un collectif de jeunes mineurs étrangers, prend la parole, « nous avons choisi la France pour son éducation. Nous voulons être formés et ne plus être logés à l’hôtel, nous voulons aller à l’école, pas dans la rue. »
Les femmes et les enfants de moins de trois ans, sont également en ligne de mire de ce vote. Elles sont près de 800 à avoir besoin d’un suivi et d’une aide sociale. « Pour ces situations là, ce sera fait au cas par cas en fonction des critères d’urgence de chaque situation… Mais elles sont toutes urgentes ! », s’indignent les syndicats.
En ce qui concerne les majeurs de plus de 19 ans, le Conseil départemental a annoncé l’arrêt total des prises en charge dans les hébergements. Des consignes écrites vont être distribuées aux MECS (Maison d’enfants à caractère social) et autres foyers d’accueil. Une nouvelle fois, les syndicats et les travailleurs sociaux s’indignent : « on nous donne des consignes pour mettre ces jeunes gens à la rue ! »
Reprise de la mobilisation votée unanimement
Suite à ces déclarations, la décision de reprendre une occupation des lieux en installant un campement, comme lors des premières manifestations il y a deux ans, a été votée à l’unanimité par les manifestants. Reste maintenant à tout organiser.