Article de Pauline Vernon paru dans le n°64 de Communisme-Ouvrier d’avril 2016
La nocivité du projet de loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs » n’est plus à démontrer. Et, une fois de plus, les femmes, précaires parmi les précaires, en seront les premières victimes.
Mais je vais commencer par un détour sur la nature des attaques contre la ministre du travail, Myriam El Khomri. Pour mémoire, son prédécesseur, François Rebsamen, le 11 mars 2015, avait « seulement » contesté l’existence d’un lien de subordination entre employeur et salarié. Cette sortie à l’Assemblée nationale ne montrait pas uniquement une méconnaissance d’une disposition du Code du travail, celle des bases du droit du travail. Si elle a été relevée sur le moment, ça n’a pas duré. Une inégalité de traitement qui reproduit pourtant un des stéréotypes sexistes les plus courants. Et le fond a été atteint avec des slogans relevant ni plus ni moins de l’appel au viol, en proposant de confier Myriam El Khomri à des patrons de la pornographie française. On attend toujours une mise au point ferme du syndicat concerné à l’attention de ses adhérents.