Archives quotidiennes : 17/04/2016

PROJET DE LOI TRAVAIL : DOUBLE PEINE POUR LES FEMMES

Article de Pauline Vernon paru dans le n°64 de Communisme-Ouvrier d’avril 2016

La nocivité du projet de loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs » n’est plus à démontrer. Et, une fois de plus, les femmes, précaires parmi les précaires, en seront les premières victimes.

Mais je vais commencer par un détour sur la nature des attaques contre la ministre du travail, Myriam El Khomri. Pour mémoire, son prédécesseur, François Rebsamen, le 11 mars 2015, avait « seulement » contesté l’existence d’un lien de subordination entre employeur et salarié. Cette sortie à l’Assemblée nationale ne montrait pas uniquement une méconnaissance d’une disposition du Code du travail, celle des bases du droit du travail. Si elle a été relevée sur le moment, ça n’a pas duré. Une inégalité de traitement qui reproduit pourtant un des stéréotypes sexistes les plus courants. Et le fond a été atteint avec des slogans relevant ni plus ni moins de l’appel au viol, en proposant de confier Myriam El Khomri à des patrons de la pornographie française. On attend toujours une mise au point ferme du syndicat concerné à l’attention de ses adhérents.

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LA HAINE ET LA XÉNOPHOBIE SUR LE DOS DES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS DE CALAIS

Article de Aleksa Gvozden paru dans le n°64 de Communisme-Ouvrier d’avril 2016

L’expulsion de la zone sud de la « jungle » est terminée. La municipalité de Calais s’en réjouit. Étant donné la stigmatisation des migrant-es et la récupération politique ignoble du désarroi des habitantes et habitants de Calais face à une situation qu’ils/elles, pas plus que les exilé-es, n’ont pas cherché, Natacha Bouchart, la maire de cette ville n’est sûrement pas le symbole de l’humanité et de l’hospitalité. Aux antipodes de toutes les Calaisiennes et tous les Calaisiens solidaires du sort des migrant-es, elle n’a pas raté une seule occasion pour nourrir la haine et la xénophobie, allant jusqu’à « un appel à une intervention militaire ». « Il faut que l’armée intervienne ! », martèle-t-elle depuis des mois.

Aucune réelle solidarité ni réponse politique ne peuvent se bâtir sans la solidarité locale, arrivée au stade où il n’y a plus de « nous » et de « eux », et peu importe le nombre de co-voitureurs qui montent de Paris ou d’ailleurs de temps en temps. Si les soutiens locaux à Calais peinent à construire une passerelle si nécessaire entre la majeure partie de la population et le camp des exilé-es, c’est aussi parce que les politiciens et le patronat local leur mettent les bâtons dans les roues, désignant les réfugié-es comme la source de tous les maux. Ce sont bien les politiciens et le patronat local qui s’acharnent à construire un véritable mur entre les gens.

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LORS DU PASSAGE DU CAPITALISME AU COMMUNISME, FAUDRA-T-IL JUGER LES PATRONS ?

Article de Nicolas Dessaux paru dans le n°64 de Communisme-Ouvrier d’avril 2016

Il n’est pas question de juger qui que ce soit en fonction de son appartenance à une classe sociale. Ce serait la pire façon s’y prendre, la porte ouverte à l’arbitraire. On ne serait plus dans la justice, mais dans la vengeance. Il faut s’en tenir à un cadre juridique strict et clair, dont on peut fixer les contours.

On ne doit pas juger une personne pour ce qu’elle est, mais sur ses actes ou ses négligences. On ne doit pas juger quelqu’un parce qu’il a été chef d’entreprise, ou qu’il a assumé des fonctions à la tête d’une administration, mais pour les crimes et délits commis dans ce cadre. En disant cela, je pense particulièrement aux situations qui ont entraîné la mort d’un salarié, que ce soit par accident, par suicide ou par maladie ; celles qui ont entraîné un handicap ou une maladie chronique ; le harcèlement moral ou sexuel ; les discriminations sexuelles, raciales ou syndicales, et ainsi de suite. Bien sûr, on pourrait la juger pour l’ensemble des infractions commises envers la législation du travail, mais un tel systématisme peut devenir délirant. Il semble raisonnable de mener les procès si des personnes lésées, d’anciens salariés ou leurs familles, ou en encore une organisation syndicale, portent plainte. Ces salariés ont droit à la justice, ils ont le droit de voir leur souffrance prise en considération, oralement et matériellement.

Ça ne s’applique d’ailleurs pas seulement aux salariés : les patrons qui ont décidé de la production de produits dangereux pour la santé ou l’environnement doivent pouvoir être jugés sur la demande des personnes affectées. A contrario, si personne n’a à se plaindre de son ancien patron, tant mieux pour lui – ou elle. Ce sera sans doute le cas de nombreux patrons de toutes petites entreprises (TPE), par exemple.

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LOI TRAVAIL OU TOUT LE POUVOIR AU CAPITAL

Article de Camille Boudjak paru dans le n°64 de Communisme-Ouvrier d’avril 2016

Suite aux grèves et manifestations du 9 mars et à la colère grandissante contre le projet de loi Travail, le gouvernement a été contraint de modifier un peu son texte, de ne rendre la barémisation des indemnités en cas de licenciement abusif qu’indicative devant les prud’hommes (ce qui dans la pratique ne devrait pas changer grand-chose par rapport à la première version du texte) ou de ne pas augmenter le temps de travail journalier des apprentis mineurs.

Mais le fond du texte, lui, reste bien le même : il s’agit de dynamiter le Code du travail, de supprimer les garanties collectives qu’il offre encore aux salariés et de le remplacer par une multitude d’accord d’entreprises dérogatoires.

L’article 13 résume à lui seul tout le caractère anti-ouvrier de ce projet de loi. Cet article stipule : « Lorsqu’un accord d’entreprise est conclu en vue de la préservation ou du développement de l’emploi, ses stipulations se substituent de plein droit aux clauses contraires et incompatibles du contrat de travail, y compris en matière de rémunération et de durée du travail. ».

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16E ARRONDISSEMENT : L’IGNOBLE MÉPRIS DE CLASSE DE LA BOURGEOISIE

Article de Camille Boudjak paru dans le n°64 de Communisme-Ouvrier d’avril 2016

C’est assez rare pour être signalé : les propriétaires des hôtels particuliers du 16e arrondissement parisien se révoltent. Lundi 14 mars, une partie d’entre eux ont même jeté le masque de leur belle éducation pour vociférer des insultes à l’encontre de la secrétaire générale de la préfecture de Paris.

Dans les quartiers populaires aussi, on lutte, comme dans le 18e où on se mobilise en solidarité avec des sans-papiers du quartier que ce soit pour annuler une obligation de quitter le territoire français (OQTF), obtenir un titre de séjour ou un hébergement. Dans le 10e, on lutte contre l’esclavagisme moderne aux côtés des coiffeuses et coiffeurs sans-papiers, et dans le 19e, on réveillonne en solidarité avec les ouvrières et ouvriers en grève d’OMS Synergie.

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Ensemble, tout est possible !

Edito du n°64 de Communisme-Ouvrier d’avril 2016

Le projet de loi vidant de sa substance une bonne partie du Code du travail est le dernier exemple en date de la politique de régression tout azimut d’un gouvernement – qui se revendique toujours « socialiste » – qui réalise méthodiquement les rêves du patronat. Cette ambition politique non assumée se double d’une peur panique d’un mouvement social, et donc d’une répression démesurée, ouvrant la porte à la multiplication des violences policières.

Si François Hollande a fini par renoncer à inscrire la déchéance de nationalité et l’état d’urgence dans la Constitution, la loi anti-terroriste en cours de discussion fait entrer dans le droit commun des dispositions d’exception, en profitant de la peur engendrée par des attentats qui nous touchent maintenant de près, plutôt que de rester loin à l’étranger.

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PSA Mulhouse : Faisons du 28 avril un immense succès et le début du recul du gouvernement/medef

Tract de la CGT PSA Mulhouse :

Contre le rouleau compresseur de la régression PSA- El Khomri qui nous impose des overtime quasi quotidiens, le retour des samedis gratuits, la remise en cause des jours fériés comme l’Ascension, les suppressions de postes dans chaque secteur, la suppression de nombreuses lignes de bus qui vont encore rallonger les temps de trajet et nous contraindre à nous lever encore plus tôt, la préparation d’un NCS 2 et le retour au 19ème siècle incarné par « la loi Travail », les salariés de PSA doivent préparer la riposte maintenant.

psamulh

L’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF appelle à une nouvelle grande
journée de grève et manifestation le jeudi 28 avril pour le retrait de la loi travail mais aussi pour toutes nos revendications.

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Manifestations des employés de la restauration rapide aux Etats-Unis

Ce 14 avril était organisé une journée d’action internationale pour les salaires dans la restauration rapide. Aux Etats-Unis, où ce mouvement est né en 2012, et où la revendication principale est un salaire horaire minimum de 15 dollars, des manifestations, grèves et actions ont eu lieu dans près de 300 villes à travers le pays.

Chicago (Illinois) :

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Au Koweït, le secteur pétrolier en grève contre des coupes salariales

France 24, 17 avril 2016 :

Au Koweït, les travailleurs du secteur pétrolier entrent en grève, dimanche, après avoir rejeté un appel du ministre du Pétrole à poursuivre le travail. Ils protestent contre des coupes salariales.

Une grève déclenchée par le syndicat des travailleurs du secteur pétrolier au Koweït doit avoir lieu à partir de dimanche 17 avril, après le rejet, samedi par ce même syndicat, d’un appel du ministre du Pétrole, Anas Saleh, à annuler cette action contre des baisses de salaires prévue.

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A Mayotte, la grève générale pour l’« égalité réelle » est suspendue, mais la tension reste vive

Le Monde, 16 avril 2016 :

Après quinze jours de « grève générale » — principalement effective dans le secteur public mais accompagnée de barrages sur une vingtaine de carrefours routiers stratégiques, ce qui a suffi à paralyser une grande partie de l’activité de l’île de Mayotte —, une voie de sortie était sur le point de se dessiner. Vendredi 15 avril, les représentants de l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, Solidaires, FSU et FAEN) ont été reçus au ministère des outre-mer, à Paris, par la ministre, George Pau-Langevin. À l’issue de quatre heures de négociation, ils ont signé un relevé de conclusions dont ils considèrent qu’il représente de « réelles avancées ».

Après 16 heures de voyage retour — il n’existe toujours pas de ligne aérienne directe Paris-Mamoudzou, celle-ci devrait être inaugurée le 10 juin —, les dirigeants syndicaux sont arrivés au col de Chirongui, où quelque 200 militants et les « mamas », ces mères qui jouent un rôle si important dans la société matriarcale mahoraise, les attendaient… non pour entendre le compte rendu des discussions, dont ils avaient déjà pris connaissance, mais pour décider de la prolongation de la grève.

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