Libération, 2 décembre 2015 :
Ils sont regroupés en arc de cercle autour de la juge. Elle égrène les prénoms et noms. «Vous habitez toujours à cette adresse ?» Ils acquiescent chacun à leur tour. Puis la magistrate énonce les actes d’accusation : «violences commises en réunion» pour cinq d’entre eux, «dégradation et détérioration de biens d’autrui commises en réunion» pour dix autres. Soit quinze salariés d’Air France poursuivis après les violences du 5 octobre sur des vigiles et deux cadres de la compagnie, dont le directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, reparti du comité central d’entreprise sans sa chemise. Représentés par leur avocat, les plaignants ne sont pas venus au tribunal de Bobigny ce mercredi.

S’ils l’avaient fait, ils se seraient sans doute sentis isolés. A l’extérieur du palais de justice, plusieurs centaines de manifestants se sont déplacés pour soutenir les prévenus. Ils occupent la pelouse en contrebas, scandant «arrêt des poursuites contre nos camarades». Certains pilotes sont venus en tenue, d’autres salariés portent une chasuble avec, dans le dos, l’inscription «Syndicaliste, pas voyou». Partout, des drapeaux rouges aux couleurs de la CGT, de FO, de Solidaires, les principaux syndicats présents. La foule est dense. «Faisons une haie d’honneur à nos camarades !» crie un speaker dans l’hygiaphone. Un homme se faufile : «S’il vous plaît, laissez-moi passer, on parle de moi là, j’ai ma convocation.»
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