Une rentrée, deux classes

Editorial de « Communisme-Ouvrier n°57« , bulletin de l’Initiative Communiste-Ouvrière :

Si de janvier à décembre, les salaires, allocations-chômage et pensions de retraite ne permettent que rarement d’arriver jusqu’à la fin du mois, la période de la rentrée est toujours particulièrement difficile pour les familles ouvrières. C’est là que tombent les avis d’imposition, les factures de chauffage, la taxe d’habitation, et c’est aussi le mois des achats pour la rentrée des enfants. En 2015, le budget moyen pour la rentrée scolaire s’élève à 522 € par enfant contre 466 € en 2014. L’allocation de rentrée scolaire (ARS), elle, est comprise entre 362,63 et 395,90 € par enfant selon son âge… quand on y a droit ! Rappelons par exemple qu’il suffit, ce qui est fréquent, qu’un lycéen ou un apprenti atteigne les 18 ans pour que la famille n’ait plus droit à la prime de rentrée.

Pas besoin d’avoir une calculatrice pour constater que la prime de rentrée scolaire ne permet pas, loin de là, aux familles ouvrières de faire la fête ! Cela n’empêche pas Édouard Courtial, député des Républicains et président du conseil général de l’Oise, de dénoncer les « fraudeurs » à l’ARS. On voit là tout le mépris de ces politiciens pour les familles ouvrières touchées par les licenciements, le chômage et les bas salaires.

Pour les riches par contre, c’est toujours plus de cadeaux. Les riches de 2014 sont plus riches encore qu’en 2013… mais avec le plafonnement de l’impôt sur la fortune (ISF), c’est 926 millions d’euros qui ont été rendus aux 8 ?872 ménages soumis à l’ISF, soit en moyenne 104 415 euros, c’est-à-dire l’équivalent de 287 allocations de rentrée scolaire !

Comme quoi, de l’argent il y en a ! Et pour cette rentrée 2015, il est temps de faire exploser notre colère ! Ras-le-bol des salaires, allocations-chômage et pensions de retraite qui ne permettent pas de finir le mois ! Ras-le-bol des licenciements et du chômage ! Ras-le-bol des conditions de travail qui se dégradent de jour en jour !