Texte ayant servi de base de discussions lors de la rencontre d’été 2015 de l’Initiative Communiste-Ouvrière :
Plus que comme un simple sentiment hideux, le racisme se définit comme un système politique d’exclusion, de discrimination et d’oppression (voire dans sa forme la plus barbare d’extermination) d’un groupe humain sous prétexte de sa couleur de peau, de son origine, de son ethnie, de sa religion ou supposée religion, et/ou de sa nationalité. A l’exception des régimes coloniaux et de leurs avatars comme par exemple le régime d’apartheid en Afrique du Sud, le racisme s’exerce généralement contre une ou plusieurs minorité(s). Ce sont finalement les racistes qui fixent les critères qui déterminent la division entre « vrais nationaux » et « étrangers ». Juridiquement, en France, le seul critère légal discriminant en droits est la possession, ou non, de la nationalité française, et pour ceux qui ne l’ont pas, la possession ou non, de la carte de séjour. Qu’il s’agisse de gouvernements PS ou UMP, nous avons par exemple des ministres arabes ou noirs. Or, si l’égalité en droits est reconnu pour tous les citoyens français, quelque soit leur couleur de peau, leur origine, leur ethnie, leur religion ou supposée religion, force est de constater que les discriminations subsistent lorsqu’on est membre d’une minorité, que ce soit pour l’accès à l’emploi, au logement, face aux contrôles policiers, etc. Notons que si, contrairement à d’autres pays, la France ne reconnaît pas l’existence de minorités nationales sur son territoire, derrière les « grands principes républicains », cette non-reconnaissance peut elle même être source de discriminations, ne serait-ce que parce qu’elle nie le droit d’utiliser sa propre langue face à l’administration. C’est notamment le cas dans les DOM-TOM où, en particulier dans les couches les plus pauvres de la population, les langues créoles dans les Antilles ou africaines à Mayotte restent les principales langues véhiculaires.

Il convient également de constater, que derrière le verni « républicain-égalitaire », bien des groupes restent considérés comme « pas tout à fait Français » ou « moins Français que les autres ». Lorsque Valérie Pécresse déclare « on doit pouvoir donner aux Musulmans ce qu’on donne aux Français et aux Juifs », on comprend bien qu’elle considère, comme une bonne partie de la société et de la classe dominante, que les personnes de confession ou d’origine juive ou musulmane ne sont finalement « pas vraiment française ». Les gens du voyage aussi, même s’ils vivent en France depuis des siècles et des générations, restent considérés par une bonne partie de la classe politique comme « pas vraiment Français ». Et il faut noter qu’en Europe, à chaque vague de nationalisme et de racisme, à chaque fois que l’on commence à s’en prendre aux « immigrés » (qui sont parfois des petits-enfants ou même arrière petits-enfants d’immigrés), à chaque fois que l’on se lance dans une division entre « nationaux » et « non-nationaux », le Juif comme le Tzigane, même si leur famille est installée depuis des siècles dans le même village, risquent d’être désignés comme « étranger ».
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