metronews.fr, 29-05-2015
Ce vendredi, la cour d’appel de Versailles a condamné la société Atac à verser 16 000 euros de dommages et intérêts à une ex-employée, renvoyée pour une erreur de virgule.
Une virgule qui change tout.
En mars 2012, une caissière d’un supermarché Simply Market, situé en région parisienne, avait par erreur fait bénéficier d’une ristourne de 60 euros à une cliente, au lieu de 0,60 euro.
Licenciée pour « faute grave »
Une erreur de virgule qui n’avait pas du tout été du goût de son employeur, qui avait finalement décidé de licencier pour « faute grave » cette employée qui travaillait depuis 12 ans dans ce supermarché, et bénéficiait du statut de salariée handicapée.
Après un premier jugement en mars 2013, où le conseil de prud’hommes de Saint-Germain-en-Laye avait estimé que le licenciement était fondé, le requalifiant en « cause réelle et sérieuse » plutôt que « faute grave », la cour d’appel de Versailles, qui se réunissait ce vendredi, a finalement condamné la société Atac (groupe Auchan) à verser 16 000 € à l’ex-employée d’un Simply Market.
« C’est le Moyen-Âge du droit du travail »
La cour d’appel a en effet estimé que le licenciement était « dépourvu de cause réelle et sérieuse », selon l’arrêt consulté par l’AFP. Elle condamne également Atac à verser 2 871,72 euros à titre d’indemnité de préavis et 4 068,07 euros à celui d’indemnité de licenciement.
« Licencier une hôtesse de caisse pour une erreur de virgule, c’est le Moyen Age du droit du travail », a réagi Me Christophe Bastiani, l’avocat de l’ex-employée, dans un communiqué diffusé ce vendredi 29 mai.
« Ma cliente est satisfaite de cette décision qui répare son préjudice financier. Licenciée sur le champ et de façon vexatoire, elle escompte que monsieur Gérard Mulliez (fondateur du groupe Auchan) lui adressera un aimable courrier lui rendant toute sa dignité », a-t-il ajouté.