L’Est Républicain, 22 mai 2015 :
DEPUIS LE 1er JANVIER 2012, la Mutuelle d’entreprise de Sochaux (MES) a changé du tout au tout. Sauf de nom. Aujourd’hui, la structure, gérée par le groupe Malakoff-Médéric, n’abrite plus que des retraités de PSA, site de Sochaux et Belchamp. Ce qui représente tout de même la bagatelle, entre la MES de base et la MES +, de 13 720 assurés, soit en comptant les conjoints et les enfants, 17 754 bénéficiaires, qui habitent principalement sur le Pays de Montbéliard. Disons-le d’emblée : une mauvaise surprise les attend jeudi prochain. Ce jour se réunit, au musée Peugeot, la commission de gestion de la MES. L’ordre du jour ? Les comptes 2 014 et l’augmentation des cotisations dans le cadre d’un programme pluriannuel.
Les deux régimes -MES et MES +- étant déficitaires, Malakoff-Médéric et le gestionnaire AON ont déjà – depuis janvier 2014- engagé des augmentations. Les dernières en dates : +4 % sur MES et +8 % sur MES + en janvier 2015. À compter de juillet 2015, ils proposent, en outre, respectivement, +1,9 % et +2,8 %. Pas mal quand on sait que les cotisations s’étagent déjà à l’heure actuelle -selon évidemment les régimes choisis, l’âge et les situations familiales- de 47 € à 73 € annuel (pour un ex-salarié seul).
« Pire encore », selon la CGT, des augmentations sont planifiées jusqu’en 2 022. « À la MES, une cotisation isolée passerait de 55 € en décembre 2014 à 82 € d’ici janvier 2021. C’est une augmentation de 50 % », illustre Bruno Lemerle, de la section retraités de la CGT. « À la MES +, une couple à 147 € passerait à 304 € dans le même laps de temps ». Même s’il paraît peu probable que la commission discute, approuve, ou même entérine l’intégralité du planning, la hausse des cotisations au 1er juillet 2015 semble déjà sur les rails.
« De telles augmentations sont insupportables », souligne Bruno Lemerle, qui rappelle qu’en 2012 les retraités qui sont restés à la MES étaient, dans leur immense majorité, les plus modestes. « Sur une retraite de 1 300 €, la cotisation mutuelle représente une certaine somme », note Clairette Bouclans, une militante. « Il va falloir maintenant compter encore plus ! ». Pour le syndicat, l’augmentation ou les augmentations auraient non seulement pour conséquence d’aggraver les conditions de vie de tous les retraités -dont les retraites sont, elles, gelées depuis trois ans- mais pourrait les inciter à renoncer à leur mutuelle donc à des soins.