Rugles, les salariés d’Eurofoil manifestent devant leur usine

Paris-Normandie, 16 décembre 2014 :

À l’appel des organisations syndicales CGT, FO et CFDT, un rassemblement a eu lieu à l’entrée de l’usine Eurofoil France, à Rugles, lundi. Les salariés ont manifesté leur désapprobation face au plan présenté par la direction. Ils avaient déjà fait entendre leur colère début décembre en centre-ville de Rugles.

Repris il y a deux ans par un fonds de pension américain, l’American Industrial Acquisition Corporation (AIAC), l’établissement spécialisé dans la fabrication de feuilles minces aluminium est en procédure de sauvegarde depuis le 13 novembre. On sait maintenant qu’un effectif d’environ 100 salariés sera concerné par le plan de restructuration mis en place en janvier.

À l’issue du comité d’entreprise extraordinaire, le secrétaire du syndicat FO, Ludovic Gravran, et son collègue de la CGT, David Boulaye, ont rappelé que le choix stratégique prévoit, à terme, l’arrêt d’un laminoir, la suppression des week-ends travaillés et certains des huit fours finition qui sont en sous-charge. En attendant, de février à avril, une période de chômage partiel touchera les salariés, à savoir un jour par semaine ou un dimanche toutes les trois semaines pour ceux qui travaillent le week-end.

Jusqu’où la Dégringolade ?

« On nous dit que c’est un plan positif. On voudrait nous faire voir la bouteille à moitié pleine. Nous, nous constatons qu’elle est à moitié vide et qu’elle est en train de se vider. On se demande jusqu’où va aller la dégringolade qui fera atteindre le seuil critique pour le maintien du site », expriment les syndicats. Et d’ajouter : « Après les départs volontaires du plan 2009, c’est un nouveau drame pour les salariés de l’usine Eurofoil, qui vont subir une fois de plus le diktat de notre actionnaire AIAC. »

Symbole fort : les croix accrochées sur les grilles d’entrée de l’établissement témoignent de la lente descente qu’est en train de vivre ce site, poumon industriel de la région qui, de 302 ouvriers actuellement, ne devrait plus en compter que 200 dans un proche avenir.