RTBF, 6 novembre 2014 :
Les syndicats ont battu le rappel : ce jeudi a été décrété journée de mobilisation nationale. Énormément de travailleurs mécontents des nouvelles mesures contenues dans l’accord de gouvernement vont se rendre à Bruxelles pour se faire entendre de la « Suédoise ». On annonce ainsi près de 100 000 personnes dans les rues de la capitale. Cette mobilisation de grande ampleur a également d’importantes répercussions, un peu partout dans le royaume : écoles, administrations publiques, entreprises, transports en commun… On fait le point.
Hainaut
D’abord, au niveau des transports en commun (TEC) : 40% des chauffeurs ont pris leur service à Jumet, 20% à Genson. Côté métro : 100% du trafic est assuré entre Soleilmont et Charleroi (la ligne M4). Par contre, il n’y a aucun métro entre Gosselies et Charleroi-Sud. Quant à la ligne Anderlues-Charleroi, elle fonctionne à 40%.
La situation est nettement plus problématique à La Louvière où à peine 10% des chauffeurs ont pris leur service. Voilà pour les Tec.
Passons maintenant à Mons et dans le Borinage. Seuls 8 chauffeurs des TEC sur 62 ont pris leur service. On note bien quelques bus sur la ligne Mons-Quiévrain. Le reste est complètement à l’arrêt. A Tournai (ville) et Mouscron, il y a… un seul bus qui circule.
Seuls les bus des lignes privées circulent. Pour celles-ci, 90% des chauffeurs ont annoncé qu’ils travailleraient bien aujourd’hui.
Toujours au niveau des transports, mais côté rail cette fois-ci : aucune perturbation n’est à signaler dans les gares. Au contraire même puisque la SNCB a renforcé son offre sur le réseau afin de permettre aux manifestants de rallier la capitale.
De nombreuses écoles tourneront aussi au ralenti. Certains établissements ont demandé aux élèves de rester chez eux ; d’autres fonctionneront tout à fait normalement. Ce sera au cas par cas.
Les administrations communales devraient aussi être perturbées ce matin. Ainsi, à La Louvière par exemple, les portes de l’Hôtel de ville devraient rester ouvertes mais plusieurs guichets ne seront pas accessibles. S’il y a urgence, il devrait donc être possible d’obtenir malgré tout un document.
Namur et Brabant wallon
Pour le Namurois, on estime que plus de 5500 travailleurs rejoindront Bruxelles ce jeudi matin. Et ils seraient plus de 10 000 dans la jeune province.
D’après les syndicats, tous les secteurs répondent à l’appel, y compris ceux qui se mobilisent moins d’habitude. Les enseignants par exemple seront très nombreux.
Le personnel des grandes entreprises va aussi se faire entendre. Dans le Brabant wallon, plus de 1500 travailleurs du géant pharmaceutique GSK « descendront » sur Bruxelles. Une centaine d’employés de Solvay à Jemeppe-sur-Sambre également.
Et puis, il y aura des gardiens prisons, des employés de l’administration publique…
Les syndicats que nous avons contactés notent aussi une forte mobilisation de travailleurs isolés de petites entreprises ou de non affiliés, voire même de chômeurs ou de pensionnés.
Côté TEC: des perturbations sont à attendre. Même si le nombre de chauffeurs en grève varie selon les dépôts, on estime que sur le secteur de Namur environ 53% des bus roulent ce jeudi matin. Un peu plus 66% du côté d’Ohey et 76% sur Florennes.
Dans le Brabant wallon, 40% des bus sont sortis ce matin du dépôt de Jodoigne. A Chastre, 18 chauffeurs sur 30 ont pris leur service. Et à Baulers, à Nivelles, la mobilisation est un peu plus importants puisque un tiers des bus seulement ont pris la route.
Le tract distribué par les cheminots aux voyageurs ce matin.
Luxembourg
Beaucoup de Luxembourgeois vont prendre le train ce matin pour rejoindre Bruxelles. Plus de mille participants sont annoncés du côté de la CSC Luxembourg, et autant du côté de la FGTB, venant de tous les secteurs: services publics, enseignement, entreprises privées… Selon les syndicats, il y aurait environ trois fois plus de participants que lors d’autres manifestations.
Du côté des écoles de la province, beaucoup de professeurs du secondaire participent également à la manifestation. Cependant, la majorité des écoles s’adaptent et proposent un encadrement des élèves. C’est le cas à l’Institut Notre-Dame Séminaire de Bastogne où 50% des professeurs de 1ère et 2ème année seront absents mais la prise en charge des élèves est assurée avec malgré tout quelques aménagements d’horaires. A l’Athénée Royal de Marche, peu de professeurs ont décidé de manifester et les cours sont maintenus.
Liège
On estime que quelque 20 000 manifestants liégeois devraient rallier la capitale ce matin. Il est encore un peu tôt pour déterminer exactement l’ampleur du mouvement. La plupart des départs vers Bruxelles, au départ de la province de Liège, auront lieu vers 8h30 – 9h00.
Certains secteurs ont déjà débrayé mercredi soir. C’est le cas des gardiens de prison. Ils seront à l’arrêt jusque samedi. La mobilisation est très forte, notamment à Huy, où la totalité des agents a débrayé.
Même situation chez ArcelorMittal où les sites sont également à l’arrêt depuis hier soir.
Du côté des transports en commun, les trains roulent (on l’a dit : pour permettre aux manifestants de rallier la capitale), mais il seront (archi) bondés. La SNCB appellent à prendre ses précautions, et si possible, de privilégier le travail à domicile.
Du côté des bus, en revanche, la situation est limpide : rien ne roule au TEC Liège-Verviers.
Si vous devez vous rendre dans une administration communale, soyez prévoyant : passez un coup de fil avant car la plupart des guichets resteront fermés. A Liège, on signale qu’il sera néanmoins possible de déclarer les naissances et les décès.
Du côté des parcs à conteneurs à présent, seuls 5 sur les 49 de la province seront accessibles. Pas ou peu de courriers dans votre boîte aux lettres.
La continuité des services hospitaliers, quant à elle, est bien sûr assurée mais le centre hospitalier chrétien enverra par exemple à lui seul 5 cars à Bruxelles.
Et du côté des entreprises, plusieurs délégations vont rejoindre la capitale. D’importants départs ont lieu depuis CMI ou la FN (Herstal). Les sociétés Delacre, Corman mais aussi Spa Monopole sont également fortement mobilisées. Là, le personnel ouvrier en front commun a carrément décrété 48 heures de grève.
Bruxelles prise d’assaut
On s’en doute : il sera très difficile de circuler dans Bruxelles ce jeudi. On attend aussi des perturbations dans pas mal de secteurs.
On annonçait une paralysie totale du réseau Stib. La situation, ce matin, est un peu moins chaotique qu’annoncée. Les 4 lignes de métro qui parcourent la capitale sont exploitées, avec une fréquence d’un métro sur deux. Et du côté du tram, 8 des 19 lignes sont exploitées, avec une fréquence de deux trams sur trois. La Stib concentre son offre sur les grosses lignes de tram : les lignes 3, 4, 7, 39, 51, 55, 82, 92.
Au niveau des écoles maintenant : la mobilisation des profs et instituteurs est annoncée comme importante. Les écoles sont bien censées offrir un accueil mais ce matin, c’est un peu la confusion. Des établissements ont conseillé aux parents de ne pas amener leurs enfants, faute d’encadrement. Certaines directions ont même annoncé aux parents que l’école serait fermée. D’autres, au contraire, obligent les enfants à venir à l’école. Bref, à nouveau : c’est au cas par cas.
Des perturbations, il y en aura aussi dans le monde des entreprises. Les grandes surfaces risquent bien d’être particulièrement touchées. La collecte des déchets aussi. Tout comme le fonctionnement des crèches.
Flandre : Le réseau de De Lijn fortement ralenti
Les zones d’Anvers, Gand, Courtrai et Dilbeek sont particulièrement touchées par la mobilisation, a indiqué jeudi le porte-parole de De Lijn, Tom Van de Vreken. Assailli par les usagers en quête de renseignements, le site internet de la société de transport est actuellement indisponible.
Dans la ville et la province d’Anvers, un bus sur deux circule. La situation est légèrement meilleure dans la région de Malines puisque 70% des bus assurent leur liaison. A Courtrai, seul un bus sur quatre roule, tandis qu’à Bruges la moitié des chauffeurs a pris son service ce jeudi matin. La circulation des trams côtiers est donc bien assurée, à l’exception des trams express. A Gand le trafic est fortement perturbé, mais c’est dans la région de Dilbeek que la situation est la plus chaotique puisque seul un bus sur cinq assure son service et l’axe Alost-Ninove-Bruxelles est dès lors très peu desservi.
Côté bus : 4 lignes seulement circulent, avec des fréquences moindres que d’habitude. Il s’agit des lignes 12,13, 14 et 48.
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