La Dépêche, 19 septembre 2014 :
Air France fait face à la grève de pilotes la plus dure depuis plus de 15 ans. Un conflit qui a des répercussions économiques au-delà de la seule compagnie.
Hier, Air France prévoyait pour aujourd’hui une légère amélioration du trafic, mais plus d’un avion sur deux restera encore au sol (55 % d’annulation à Toulouse-Blagnac), les pilotes opposés aux conditions de développement de la filiale low cost Transavia se montrant déterminés à poursuivre la grève.
Depuis lundi, et malgré l’appel mercredi du Premier ministre, Manuel Valls, à «arrêter cette grève», le mouvement est suivi par une majorité des pilotes.
Toutefois, selon la direction, le taux de grévistes passera aujourd’hui pour la première fois sous les 60 %. «La journée de demain devrait montrer une amélioration du nombre de vols opérés», avec «plus de 45 %» de vols assurés, contre 42 % jeudi, promet la compagnie.
Ces chiffres sont contestés par le premier syndicat de pilotes, le SNPL AF Alpa (majoritaire), qui affirme recenser 80 % de grévistes et 85 % de vols annulés après décompte des vols opérés pour le compte des filiales ou d’autres compagnies.
Le bras de fer entre la direction et les syndicats ne semblait pas parti pour s’arrêter. Une nouvelle réunion, hier après-midi, n’a «malheureusement» pas permis d’avancer, selon le Spaf (deuxième syndicat). La direction reste «sur la même posture», déplore ce syndicat, qui accuse la compagnie de détourner la loi Diard pour remplacer les grévistes, et a décidé de l’assigner au tribunal.
Dans les aéroports, où le taux d’annulation dépassait hier les 80 % à Toulouse et Marseille, la situation est restée calme jusqu’à présent. Aucun vol n’a été annulé à chaud, et les passagers ont été la plupart du temps prévenus, notamment grâce à l’envoi de 1,2 million de SMS.
Le SNPL annoncera demain si ses adhérents décident de reconduire la grève au-delà de lundi. Pour couvrir cette éventualité, le syndicat a déposé un nouveau préavis, jusqu’au 26 septembre.