Le Figaro, 18 septembre 2014 :
L’illustre palace du 45, boulevard Raspail à Paris, est occupé par une quarantaine de manifestants depuis 7 heures ce matin. Après l’été chamboulé des festivals, la colère gronde à nouveau chez les artisans du spectacle.
Depuis 7h ce matin, une quarantaine d’intermittents occupent le Lutetia, à Paris. Alors que les concertations de la mission Valls reprennent, le célèbre palace est pris s’assaut au 45, bouvelard Raspail, dans le cinquième arrondissement. Une immense banderole sur la façade annonce: «De l’argent il y en a, construisons de nouveaux droits».
Il s’agirait d’un blocage économique, pour protester contre la convention d’assurance chômage, du 22 mars, qui durcit les conditions d’indemnisation. Les intermittents répondent aujourd’hui en adressant une lettre ouverte à Manuel Valls, François Rebsamen, Pierre Gattaz et même François Hollande sur le site CIP-IDF : «Il ferait mieux de contrôler les fraudes des employeurs sur le paiement des cotisations sociales qui coûtent plus de 20 milliard d’euros par an. Arrêtez de dire que les précaires sont responsables du déficit de la protection sociale, c’est un mensonge! Nous demandons l’abrogation de la nouvelle convention d’assurance chômage visant à faire des économies sur le dos des seuls chômeurs et précaires, en les stigmatisant». La lettre ajoute: «Nous exigeons que notre modèle de protection sociale accompagne la discontinuité de l’emploi, les contrats courts, l’intérim, et qu’il soit discuté avec les premiers concernés».