L’Union, 30 mai 2014 :
GLAIRE (08). Déterminés à obtenir leurs primes supralégales, les grévistes campent dans l’usine. Un mouvement de solidarité s’est créé pour les aider à tenir.
Le feu continue d’avaler les palettes entassées dans la cour de l’usine. Les salariés grévistes n’entendent pas lever le camp avant d’avoir obtenu satisfaction. Ils réclament une prime supralégale de 50 000 euros pour chacun des 53 employés licenciés suite à la reprise de l’entreprise par G Groupe X, validée mardi par le tribunal de commerce.
« On a planté les tentes, on a même un frigo, détaille Pascal Jeantils, délégué Force ouvrière. On est là pour rester. L’usine ne redémarrera pas tant qu’on n’aura pas eu ce qu’on demande. » Avec les moyens du bord, les ex-Tecsom (l’entreprise s’appelle désormais SAS Manufacture française des Ardennes) ont installé de quoi tenir le coup. Un barnum fait de vieilles palettes et de chutes de moquette fait office de quartier général, dans lequel ils se relaient pour maintenir une présence. Une quinzaine d’ouvriers la journée, une dizaine la nuit. « On tourne en 3×8 », plaisantent-ils.
Un élan de solidarité
Une véritable logistique n’a pas tardé à se mettre en place. Familles et amis apportent de quoi manger. Des salariés de l’usine Tarkett, installée à quelques mètres de là, et d’autres entreprises locales se sont également mobilisés pour fournir de la nourriture ainsi qu’un soutien financier. Même quelques particuliers sont venus manifester leur solidarité aux grévistes. « On a des copains partout », se réjouit-on sous la tente.
Malgré des débuts compliqués, les relations avec la nouvelle direction restent ouvertes. « On échange, on discute, explique Pascal Jeantils. On leur a dit qu’on ne les empêcherait pas de rentrer. Notre mouvement n’est pas dirigé contre eux. Ils héritent d’une situation dont ils ne sont pas responsables. »
Pour les grévistes, la balle est aujourd’hui dans le camp des pouvoirs publics. Jeudi, rien de concret ne leur avait été proposé.