La catastrophe meurtrière de Soma, c’est aussi l’histoire de fils qui descendront dans la mine remplacer leurs pères morts. De femmes qui sont poussées à accepter l’«argent du sang». Mais cette fois, c’est peut-être aussi l’histoire d’une révolte.

Elles attendent, en silence. Assises côte à côte, non loin de la sortie du puits d’où sont extraits les corps, le plus près qu’elles y sont autorisées. Un foulard coloré sur la tête, portant une jupe longue fleurie ou le large pantalon des paysannes, silhouettes alourdies par le poids des travaux domestiques et des angoisses sans fin.
A minuit mercredi 14 mai, sur les 787 hommes piégés au fond du puits de la mine de charbon à Soma, près de Manisa, dans l’ouest de la Turquie, on comptait 274 corps remontés sans vie. C’est donc l’accident minier le plus meurtrier qu’ait connu le pays, dépassant les 263 victimes de 1992 à Zonguldak. Le bilan sera sûrement encore plus lourd car au moins une centaine de mineurs ne sont toujours pas ressortis et les chances de les retrouver vivants s’amenuisent. Lire la suite →
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