Aluminium Dunkerque: le vent de colère pourrait finir en tempête

La Voix du Nord, 7 mai 2014 :

Une centaine de salariés de l’usine Aluminium Dunkerque ont fait grève, ce mercredi, à l’appel de la CGT. Ils réclament le retrait du plan de restructuration prévoyant la suppression de 65 postes sur le site. Si aucun accord n’est trouvé avec la direction d’ici à la semaine prochaine, le mouvement pourrait se durcir.

Ce mercredi, sous les rafales de vent, l’action était guillerette, mais l’heure n’était pas à la fête : les salariés mobilisés se sont rassemblés devant l’usine pour peindre 65 silhouettes sur le sol. Un clin d’œil aux 65 postes qui disparaîtront d’ici à un an, comme l’a décidé le groupe Rio Tinto, détenteur de l’usine située à Loon-Plage.

« La direction assure que personne ne perdra son emploi, qu’il n’y aura que des départs volontaires. Mais que se passera-t-il si le quota n’est pas suffisant ? », s’inquiète Bruno, opérateur. Pour Laurent Geeraert, secrétaire du comité d’établissement de l’usine, le problème ne s’arrête pas là : « Avec moins de salariés, on perdra en qualité, et nos clients avec. »

Pour le directeur de l’usine, Colin McGibbon, la décision a été mal comprise par les salariés : « Il faut plus de dialogue social. Il faut que les salariés comprennent que ce plan est nécessaire pour notre compétitivité, qu’il n’est pas si grave pour eux », sous-entendant qu’il permet d’éviter des licenciements directs.

Une grève coûteuse

Selon la CGT, la journée de grève aurait coûté environ 250 000 € à l’usine. Le prolongement du mouvement pourrait augmenter la facture. Ce mercredi, la majorité des grévistes ont voté à main levée en faveur de la poursuite du mouvement, qui reprendrait lundi prochain. « On comprend que les temps sont durs, mais on ne demande pourtant pas grand-chose, explique Thomas, opérateur. On ne veut pas plus d’argent, on veut juste pouvoir travailler correctement. »

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