Nord Eclair, 14 avril 2014 :
Ce lundi, syndicats et salariés de Melitta Tourcoing se réunissaient en assemblée générale, suite à la réunion de négociation de vendredi dernier, destinée à préparer la cessation d’activité de l’entreprise.
L’assemblée générale devait servir à tâter la température auprès de l’ensemble des salariés. Les 35 personnes dont l’emploi, à l’usine Melitta rue du Général-Drouot à Tourcoing, n’est plus qu’une question de semaines. L’usine devrait fermer ses portes, les dirigeants cherchent un repreneur, mais ont néanmoins entamé les réunions de négociation concernant les dédommagements des salariés. La deuxième, celle de vendredi, n’a pas satisfait les syndicats. Ils ont fait part ce lundi matin à l’ensemble des salariés, de la position de la direction. Les syndicats demandaient une prime de 60 000 euros par salarié, la direction propose entre 6 500 et 23 000 euros selon l’ancienneté.
Insuffisant pour l’ensemble des salariés, qui ont exprimé leur colère par le biais d’un communiqué. Ils y dénoncent une « volonté de destruction, un rejet, une désertion de la part de la direction ». Les syndicats avaient en effet, dès la fin mars, fait part de leur sentiment de n’être qu’une « pièce rapportée au sein de Melitta ».
Lundi, le communiqué de l’ensemble des 35 salariés, qui tenaient à faire porter leur voix eux-même, sans l’intermédiaire des syndicats, exprimait la crainte de l’avenir : « Dans quelques semaines, nous allons grossir le nombre déjà important des chômeurs dans la région. » Et le ressentiment : « Aujourd’hui, nous sommes face à une médiocre et décevante proposition de la part de cette direction. Deux réunions de négociation se sont déjà déroulées et le constat est qu’aucune avancée acceptable et décente n’est exprimée. »
Avant l’édition de ce communiqué, la direction avait expliqué à ces salariés dépités le pourquoi des licenciements. Sans convaincre, visiblement. Les Melitta attendent désormais la prochaine réunion de négociation du 25 avril. « Si rien n’avance, comme c’était le cas lors de la dernière réunion, on décidera soit la grève, soit un débrayage », annonce Guy Martin, délégué Unsa. Qui ajoute : « Nous allons faire passer un questionnaire auprès des salariés, pour savoir jusqu’où ils acceptent de descendre en terme de prime supra-légale. Puis, après les réunions de négociation, ce sera le 19 mai, et la signature d’un accord, ou pas. Si on ne signe pas, ça risque de chauffer. Mais dans tous les cas, nous, syndicats, suivrons toujours les revendications des salariés. On ne fait pas comme à La Redoute…. » Il faut dire que le nombre de salariés concernés n’est pas le même.
Dans cette affaire Melitta, les 35 salariés du site tourquennois, racheté par la marque en 2004 pour y effectuer la préparation de commande de petits ustensiles, à destination notamment des grands distributeurs, sont touchés.