Communiqué de l’Initiative Communiste-Ouvrière :
Si les élections municipales sont réputées être le scrutin le plus proche des citoyens, alors le scrutin du 23 mars reflète la distance entre la classe politique et la population. Si l’abstention est autour de 35% à l’échelle nationale, c’est parce qu’elle est plus faible dans les petites communes, où les élus ne se distinguent guère des autres habitants, elle monte au delà de 40% dans la plupart des villes de plus de 10 000 habitants. Si l’on regarde les dix plus grandes villes de France, pas une n’a un taux d’abstention inférieur a 43% (Paris, 43,73%), et il peut franchir la barre des 50% (Lille, 52,56%). Et même dans ces villes il peut montée au delà, comme dans le 19e arrondissement de Paris (49,97%) ou le 2e arrondissement de Marseille (54 %). Ce sont dans les villes et les quartiers ouvriers que l’abstention est la plus forte, dépassant parfois 60% comme à Roubaix (61.58%). Le désaveu pour la classe politique est lisible dans ces chiffres, ainsi que le ras-le-bol de la politique gouvernementale du PS qui continue les mêmes attaques contre la classe ouvrière que Sarkozy.
Les commentateurs se contentent de déplorer l’abstention, puis en font abstraction en raisonnant sur les intentions des électeurs uniquement sur la base des chiffres exprimés – qui perdent pourtant une bonne part de leur signification. Bien sur, on ne peut nier la hausse du FN, ni surtout le changement de stratégie de l’UMP a son égard – qui, en refusant le désistement en faveur du PS, pave la voie a un bloc conservateur droite et extrême-droite, qui se dessinait déjà dans les mobilisations réactionnaires récentes et tel qu’il existe dans d’autres pays d’Europe. Par contre, la « poussée du FN » doit être relativisée par la forte abstention. Ainsi à Hénin-Beaumont où le FN a été élu dès le premier tour, il n’a obtenu que 6.000 voix sur une population de 26.600 habitants. Il convient en plus de rappeler que, malgré les promesses électorales de Hollande, une partie de l’électorat populaire, les travailleurs immigrés, est toujours privée du droit de vote.