Bastamag, 14 mars 2014 :
Huit ans et deux mois de prison, et plusieurs milliers d’euros d’amende. C’est la peine requise aujourd’hui par le ministère public de Madrid contre huit syndicalistes espagnols d’Airbus. Leur faute ? Avoir participé à la grève générale du 29 septembre 2010, destinée à protester contre les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement espagnol. Comme dans d’autres endroits en Espagne, la manifestation et les piquets de grève organisés devant l’usine d’Airbus de Getafe, dans la banlieue de Madrid, avaient dégénéré en affrontements avec la police [1]. Trois ans et demi plus tard, huit des manifestants – comme par hasard tous des employés d’Airbus ayant occupé des responsabilités syndicales dans l’usine – se trouvent accusés d’« attentat contre l’autorité », de « blessures » et d’« attentat contre la liberté des travailleurs ».

Les syndicats espagnols récusent les accusations portées contre les « huit d’Airbus ». Ils dénoncent une tentative de répression « sans précédent depuis la dictature franquiste », qui illustre la « régression » que connaît actuellement l’Espagne sous le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy [2]. Certains se souviennent qu’il y a quarante ans, sous Franco, deux ouvriers d’Airbus à Séville avaient été condamnés à des peines de prison ferme pour des faits similaires. « Il est un peu contradictoire de revivre cette situation en période de démocratie », souligne le secrétaire général de la Fédération de l’Industrie CCOO-Andalousie, Enrique Jimenez [3].
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