
Manifestation lors de la journée de la femme, le 13 août 2012, à Tunis ; leur slogan : « Ne touche pas à mes droits. » (HAMMI/SIPA).
Par Ines Oueslati, Journaliste/ poète tunisienne, 8 mars 2014,
En cette journée des droits des femmes, journée où on glorifiera les modèles féminins de réussite, d’une certaine réussite, il serait plus légitime de glorifier les femmes combattantes malmenées par les politiques économiques en place, par une société qui les a asservies au profit de l’homme, qu’il soit père, frère ou mari.
Dans cette société ayant démocratisé le travail des femmes, l’émancipation de celles-ci a eu un visage autre que celui escompté. Nombreux sont les cas surtout parmi les classes sociales les plus défavorisées de femmes qui s’en vont travailler dans les champs, en tant qu’ouvrières d’usine ou aides ménagères, alors que leurs maris, frères ou fils passent la journée dans le café du village, attendant la paye de madame pour vivre et faire vivre leurs enfants.
Au-delà de la liberté acquise, la femme s’est donc retrouvée aliénée, asservie à cause de son propre modèle salvateur au profit de l’homme. L’important est que la femme ne soit pas qu’une image emblème de telle tendance politique ou tel modèle culturel. Le combat est quotidien et non occasionnel. Il est collectif et individuel. Cette journée du 8 mars devrait donc nous rappeler à tous que les acquis se méritent, que la liberté ne s’octroie pas par un accord présidentiel, que les droits ne sont pas qu’une affaire de législation. Tout cela se mérite, se réclame et s’arrache même, mais ne se fête pas, car rien n’est gagné, du moins au-delà de la Méditerranée.
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