La Nouvelle République, 22 décembre 2013 :
Le mouvement d’une journée devait être symbolique. Les personnels de Vitalis avaient coché le 21 décembre, date prévue de l’ouverture du viaduc Léon-Blum, pour marquer le mécontentement. L’évènement, politico-médiatique, a été reporté à l’année prochaine pour des raisons climato-techniques. La colère froide des conducteurs elle, n’a pas été différée.
Hier au petit matin, près de 80 % du personnel a répondu à l’appel de l’UNSA, de Solidaires et la CGT. Les grévistes se sont regroupés devant le dépôt autour d’un feu réconfortant. Cette forte mobilisation a complètement paralysé le réseau en fin de matinée alors que directeur Thierry Wischnewski était comme la veille aux abonnés absents. L’ampleur du mouvement a surpris les grévistes eux-mêmes. « On ne s’attendait pas à çà, confie ce chauffeur. Mais il y a une telle colère qui monte. Ce n’est pas faute d’avoir prévenu la direction. » Cette conductrice de l’UNSA n’a pas pris le volant non plus ce samedi matin. « Il y a plus de 2000 jours de dette de repos. On nous demande de travailler sur nos congés. Ce n’est plus possible. » Chacun s’accorde à dire qu’il faudrait au minimum une dizaine de chauffeurs supplémentaires pour que la situation tende à la normale. Ce mouvement d’une journée en appelle sans doute d’autres. Les revendications sur le pouvoir d’achat vont se matérialiser en début d’année avec la NAO (Négociation annuelle obligatoire). « Là, on va pouvoir parler des salaires. »