Avec les récents drames de Lampedusa et de Malte, les politiciens de l’Union Européenne ont versé des larmes de crocodiles, allant jusqu’à offrir la nationalité italienne aux morts de Lampedusa pour mieux expulser les survivants. Mais au-delà de ces deux tragédies, où le nombre de victimes a fait la une de l’actualité, ce sont 20.000 migrants et réfugiés qui ont péri en tentant de traverser la Méditerranée ces 20 dernières années.
Et ces 20.000 morts ne concernent que les noyades lors de la traversée de la Méditerranée… la carte ci-dessus (en anglais) montre l’ensemble des victimes recensées aux frontières de l’Union Européenne de janvier 1993 à mars 2012. En bleu les noyades, en jaune les suicides, en violet les morts par asphyxie, en vert les morts de faim ou de froid, en orange les morts par homicide ou manque de soins médicaux, et en gris les morts par accidents, champs de mines et autres.
Carte des morts de migrants aux frontières de l’Union Européenne de janvier 1993 à avril 2009 :
Un bilan effroyable en 20 années, bien plus sanglant et meurtrier que l’ancien rideau de fer qui divisait l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Voilà le résultat des politiques xénophobes de l’Union Européenne et de la mise en place d’une véritable forteresse contre les réfugiés et autres immigrés.
Et si les politiques xénophobes de l’Union Européenne transforment la Mer Méditerranée en véritable cimetière, c’est bien un rideau de fer qui s’est construit par exemple autour des enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla au Maroc.
Le rideau de fer à Ceuta :
Le rideau de fer à Melilla :
Contrôle de la frontière entre la Grèce et la Turquie près de Nea Vyssa :
Rideau de fer à Orestiada (frontière entre la Grèce et la Turquie) :
Frontière entre la Grèce et la Turquie :