Le 20 août, les réfugiés ont commencé leur marche à travers la Bavière en direction de Munich. Deux groupes sont partis, l’un depuis Bayreuth (Haute-Franconie) et l’autre depuis Wurtzbourg (Basse-Franconie), deux villes situées dans le nord de la Bavière.
Vidéos de la marche :
Manifestation à Bayreuth le 20 août :
20 août, marche de marche Bayreuth à Creußen : Contrôle policier
20 août : Marche de Wurtzbourg à Münsterschwarzach
Hier, 23 août, la marche des réfugiés partie de Bayreuth est arrivée à Sulzbach-Rosenberg où une manifestation a rassemblée une centaine de personnes à 11 h 30. Un rassemblement a ensuite eu lieu en début d’après-midi à Amberg. Lors de ces deux actions, les réfugiés ont dénoncé la répression et le harcèlement policier contre les marcheurs depuis le 20 août (voir le reportage d’Oberpfatz TV).
Images du rassemblement à Amberg :
En effet, c’est très régulièrement, plusieurs fois par jour, que les forces de police interviennent pour contrôler les marcheurs et arrêter pour les ramener dans leurs camps les réfugiés coupables de ne pas respecter la « Residenzpflicht ». La « Residenzpflicht » (obligation de résidence) est une loi qui, en Europe, n’existe qu’en Allemagne et qui restreint la liberté de mouvement des demandeurs d’asile. Dans la plupart des Ländern, cette « Residenzpflicht » oblige les demandeurs d’asile à ne se déplacer qu’à l’intérieur du Land auquel ils sont assignés. En Thuringe, cela ne fait que depuis le 1er juillet 2013 que les demandeurs d’asile peuvent se déplacer librement à l’intérieur du Land. Avant, la Residenzpflicht limitait la liberté de circulation des demandeurs d’asile au Landkreise (arrondissement). En Bavière et en Saxe, la Residenzpflicht limite toujours la liberté de mouvement des demandeurs d’asile au district (Regierungsbezirk).
Images de la marche au départ de Bayreuth :
Marche au départ de Wurtzbourg :
Au delà des revendication comme le droit au séjour et l’obtention du droit d’asile, les réfugiés en lutte et les défenseurs des droits humains dénoncent cette Residenzpflicht et revendiquent son abolition ainsi que les autres lois discriminatoires à l’encontre des demandeurs d’asile.
C’est au nom de cette Residenzpflicht que la police arrête régulièrement des marcheurs. Ainsi, le 22 août, 15 réfugiés partis de Wurtzbourg ont été interpellés et ramenés dans leurs camps par la police. Le 24 août, on apprenait dans la matinée qu’un des réfugié ainsi interpellé avait été placé en détention préventive à Fürth et qu’il risquait d’y passer deux semaines pour « non respect de la Residenzpflicht. » Heureusement, on a appris sa libération en début d’après-midi.
La marche a déjà permis de relancer le débat sur la Residenzpflicht en Bavière. Plusieurs personnalités et partis ont déjà dénoncé le harcèlement policier que subissent les marcheurs ainsi que la stricte Residenzpflicht appliquée en Bavière. Les Verts ont ainsi interpellé Herrmann, ministre de l’intérieur de Bavière (CSU) pour demander l’abrogation de la Residenzpflicht. Le 23 août, Karl-Peter Büttner, porte-parole des catholiques de Bavière, a déclaré sur les ondes du Bayerischen Rundfunk, qu’il ne comprenait pas le sens de la multiplication des contrôles de police contre la marche des réfugiés.
Malgré les pressions policières et les arrestations, la marche continue. Une prochaine manifestation est prévue le 27 août à Ratisbonne pour l’arrivée des marcheurs partis de Bayreuth. Rendez-vous à 10 heures 30, au Schwammerl, près de la gare principale.
Un rassemblement est prévu aussi ce samedi 24 août à Nuremberg où arrive les marcheurs partis de Wurtzbourg. Rendez vous à 14 h 30 14:30 à la Lorenzkirche à Nuremberg.
Pour suivre la marche (en anglais et en allemand) : http://refugeestruggle.org/ et sur la page facebook : https://www.facebook.com/refugeestruggle?fref=ts