La Dépêche de Kabylie, 15 août 2013 :
Les fonctionnaires de la direction de la conservation foncière de Bouira sont en grève illimitée.
Cette action de protestation vise, selon le personnel gréviste, à alerter les responsables locaux, sur leurs conditions de travail qu’ils jugent inadmissibles.
Ainsi, hier, lors de notre passage au niveau de ladite direction, sise au quartier Ecotec, nous avons trouvé des employés indignés et à bout de nerfs. « Notre siège ressemble à tout, sauf à un siège de direction ! C’est un trou à rats », dira une employée croisée sur place. Notre interlocutrice s’est empressée de nous montrer leur bureau qu’elle a qualifié de « cages à lapins ». « Regardez cela ! Nous n’avons ni système d’aération, ni climatisation. Nous sommes confinés, ici, tout au long de la journée. C’est inhumain ! », déclare-t-elle.
Il est vrai que les bureaux de l’inspection, au même titre que ceux de la conservation, sont dans un état des plus déplorables. Mures décrépies, carrelages décollés. Dans certains bureaux, il n’y a pas la moindre bouche d’aération.
D’autres employés ont attiré notre attention sur les mobiliers et autres matériels de bureautique. «Nous avons des chaises rafistolées. Le matériel informatique est ancien. On dirait qu’il date de l’âge de pierre. Nous n’avons pas fait grève pour nous amuser, loin de là ! Nous voulons améliorer les conditions dans lesquelles on travaille », affirme-t-on.
Dans l’un des bureaux visités, nous avons constaté que certaines chaises tenaient grâce à du chatterton et que les bureaux étaient un assemblage rudimentaire de quelques planches posées l’une sur l’autre.
Autre problème posé par les employés de cette direction, est celui relatif aux canaux d’assainissements et l’étanchéité. «Durant l’hiver dernier, nous avons connu des inondations, notamment dans les salles des archives». Pour ce qui est de l’assainissement, les fonctionnaires rencontrés ont tenu à nous montrer l’ampleur des dégâts. «Les toilettes sont obstruées ! Heureusement qu’il y’a la mosquée juste à côté. C’est honteux !», s’est-on offusqué. Ces anomalies peuvent laisser penser que le siège qui abrite cette direction datait de l’ère coloniale, mais en réalité, il a été livré en … juillet 2012 !
«On a été transféré, ici, en octobre dernier. Au départ, on nous a promis que toutes les carences allaient être corrigées, mais comme vous pouvez le constater, rien n’a été fait à ce jour», nous a-t-on indiqué. Nos vis-à-vis ont souligné que «plusieurs correspondances ont été envoyées au ministère des Finances. Mais elles sont, toutes, restées lettres mortes ».